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DÉBAT D’ORIENTATIONS BUDGÉTAIRES

     Depuis le début de ce mandat, en 2014, le moment de la constitution du budget n’a jamais été un moment facile. Plus que les précédents, la constitution du budget de l’année 2018 s’annonce comme un défi.

     Il sera fait, comme ceux qui suivront, de choix difficiles pour réussir à opérer l’exercice d’équilibriste entre le maintien d’une politique volontariste au service de la population, et des marges de manœuvre qui s’amenuisent. Le tout dans un contexte national toujours hostile pour les collectivités.

     Au premier rang de ces collectivités, les communes doivent faire face au projet du Président d’exonération de la taxe d’habitation. Si cet impôt méritait probablement d’être réformé, il ne faut pas oublier qu’il constituait, jusqu’à ce jour, un des principaux leviers de la toute  relative autonomie financière de nos communes. Actionner ce levier sera donc d’autant plus complexe qu’il fera porter à la municipalité la responsabilité de réinstaurer une part de taxe d’habitation, à contre-courant des promesses présidentielles.

     Les communes, avec l’ensemble des collectivités, contribueront également sur le quinquennat à l’effort de réduction de la dépense publique à hauteur de 13 milliards d’euros. Les mécanismes injustes instaurés par les précédents gouvernements et qui ont mis à genou l’action publique locale, trouvent là leur prolongement.

     C’est sans compter l’inflation connue cette année, ou encore la hausse du coût du gaz et des carburants qui pèsent sur le budget communal, pour ne citer que ces exemples.

     Dans le même temps, l’Etat continue pourtant de compter sur les communes pour assumer ses décisions. Parmi celles qui incombent à notre commune, citons simplement la mise en place de la carte d’identité biométrique ou encore l’établissement des PACS en Mairie. Il est bien des moments où l’Etat sait profiter de nos savoirs faire.

     Malgré tous ces sacrifices imposés, la commune reste l’échelon de référence pour les citoyens. Elle est, avec l’ensemble des collectivités, un exemple de vertu budgétaire. Pour mémoire, l’ensemble des collectivités ne représentent que 9 % du déficit public. C’est pourtant elles qui continuent de faire les frais d’une trop grande partie des politiques de réduction des dépenses.

     Ces collectivités sont pourtant incontournables dans la vie d’un territoire, et sont utiles à tous par le fonctionnement de leurs services, les investissements qu’elles réalisent, les associations ou les projets qu’elles soutiennent. Par le fonctionnement des écoles, l’entretien de la voirie, la construction et le fonctionnement d’équipements sportifs ou culturels, par tous les services qu’elles offrent à la population, elles font inévitablement partie de notre quotidien à tous. C’est tout cela qui se cache derrière la façade budgétaire, et c’est pour cela que le contexte de rigueur imposé par l’Etat, et à un plus haut niveau par Bruxelles, nous est insupportable.

     Au-delà, de ce contexte, et malgré toute l’insatisfaction que cela nous engendre, nous devons pourtant, cette année encore, élaborer un budget afin que les services de la Ville de Guéret continuent à fonctionner, et pour que puissent être réalisés les investissements nécessaires.

     Côté investissements, les besoins seraient énormes mais il faut hélas définir des priorités. Les grands chantiers qui projettent notre ville dans l’avenir, qu’il s’agisse du musée ou du complexe sportif, sont lancés et nous pouvons nous féliciter de leur fort taux de subventionnement. D’autres chantiers, comme le réaménagement du square Jorrand, ou le projet de parking avenue de Laure se dessinent. Ils ont leur importance pour l’avenir de la ville, tout comme ont leur importance les investissements qui permettent d’entretenir ou d’améliorer les infrastructures existantes.

     S’agissant des services, nous le regrettons, il faut faire toujours plus avec moins et nous pouvons saluer les agents municipaux qui y mettent leur énergie, et sans qui rien ne serait possible.

     Guéret dispose de services publics de qualité. Notre volonté première est de pouvoir les pérenniser au maximum, et que les agents communaux puissent rendre le meilleur service possible dans les meilleures conditions possibles.

     Si toutefois la contrainte budgétaire nous imposait de faire des choix impactant ces services,  ils ne pourraient être qu’un dernier recours, et nous veillerions à ce que ces choix éventuels associent tous les acteurs concernés, c’est-à-dire les agents qui les assurent, et les usagers qui en sont la raison d’être, et veillerions à ce qu’ils ne créent pas de situations d’injustice pour la population. Nous sommes contraints à un budget sérieux mais ne sommes pas résolus à sacrifier nos services.

     Une chose qui nous tient autant à cœur que la qualité de nos services, est le soutien au tissu associatif. Il reste fondamental de lui témoigner tout notre soutien.

     S’agissant de nos recettes, les perspectives sont d’autant plus maigres que nos latitudes sont réduites en matière de fiscalité. L’augmentation des taux d’imposition communaux serait une répercussion injuste des conséquences de choix nationaux sur la population guéretoise, ce à quoi nous nous refusons. Toutefois, dans un contexte contraint, toutes les recettes sont bonnes à prendre, et si nous excluons d’agir sur la taxe foncière et la taxe d’habitation, nous devons porter une réflexion poussée sur toute opportunité susceptible de s’offrir à nous. Nous en avons plusieurs exemples, notamment en section d’investissement. C’est un chemin qu’il nous faut continuer à suivre.

     Concernant enfin l’intercommunalité, nous sommes conscients qu’il ne s’agit pas là d’une réserve d’argent frais dont il suffirait d’ouvrir le couvercle. La contrainte qui pèse sur la commune de Guéret, pèse sur tous, et nous savons que notre Communauté d’Agglomération n’est pas épargnée. Toutefois, la coopération intercommunale a pour vocation de permettre de réaliser ce qu’une commune seule ne peut pas ou ne peut plus assumer. Sans attente de solution miracle, ni exigence malvenue, nous souhaitons que la coopération intercommunale soit aussi l’une des pistes à explorer pour que notre ville puisse, sinon retrouver des marges de manœuvre, au moins présenter un budget sincère et équilibré.

     Vous l’aurez compris, les élus du groupe communiste souhaitent assumer un budget responsable, dans lequel chaque éventualité aura été envisagée, et chaque choix savamment pesé, avec pour ligne de conduite principale le maintien d’une qualité de services exigeante.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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le 30 octobre 2017

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