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GUÉRET – CONSEIL MUNICIPAL DU 18 DÉCEMBRE 2018

Vote du budget 2019

 

A l’issue du conseil des Ministres de mercredi dernier, le porte-parole du Gouvernement a déclaré, pour justifier le cap politique tenu par l’exécutif, que « Si l’augmentation des dépenses publiques rendait les gens plus heureux, ça se saurait ». Voilà là une affirmation qui ne démontre rien, sinon, mais en était-il encore besoin, que ce gouvernement, et à plus forte raison le Président de la République, ne sont, plus que jamais, ni de gauche, ni de gauche.

 

C’est, dans le contexte où nous sommes, une nouvelle preuve de décalage entre un peuple révolté de ne pouvoir vivre dignement, et un exécutif qui persiste à ne pas vouloir comprendre, et continue à apporter les mauvaises réponses aux mauvaises questions.

 

Le décalage et le mépris dont il est ici question me font penser à la célèbre phrase prononcée il y a un peu plus de 200 ans : « S’ils n’ont pas de pain, qu’ils mangent de la brioche ». La colère du peuple n’a pas tardé à rattraper et à destituer la famille royale d’alors.

 

Si je pouvais pousser le parallèle jusqu’à adresser un message au citoyen Macron, je luis dirai que pointer aveuglément du doigt la dépense publique, c’est refuser le droit de vivre à ceux qui n’en ont pas les moyens. C’est aussi couvrir de nouveaux cadeaux ceux qui se vautrent déjà dans l’opulence, et que, contrairement à l’exemple que nous donne actuellement le Japon, nous n’osons toujours pas traiter sur le même pied d’égalité que tout autre citoyen. Plus de deux siècles après l’abolition des privilèges, certains n’ont toujours rien appris des leçons de l’histoire.

 

La question que doit se poser tout responsable politique, quel que soit le niveau auquel il se trouve, n’est pas de savoir si l’augmentation ou la baisse des dépenses publiques rendrait les gens plus heureux ou malheureux. La question est de savoir d’où vient l’argent et à quoi il sert.

Il s’agit de savoir si l’impôt prélevé l’est de façon juste, et s’il permet une bonne répartition des richesses entre tous. Il s’agit de savoir si l’argent public dépensé est dépensé utilement au regard de l’intérêt général, de savoir si cet argent permet d’assurer l’égalité entre les personnes et entre les territoires, de savoir si il permet à chacun de vivre dignement et de trouver la place qui lui revient dans la société.

 

Ce sont ces questions-là qu’il faut se poser, et ce sont ces questions que nous nous sommes posées pour préparer ce budget, au regard de la connaissance que nous avons des besoins de la population.

 

Ce sur quoi je souhaite donc m’attarder, au moment de voter le budget de l’année 2019, c’est de savoir à quoi sert l’argent public dépensé à Guéret.

 

L’argent public dépensé à Guéret, sert à faire fonctionner les écoles, à préparer, avec la volonté de les améliorer, les repas servis dans les cantines, à faire découvrir aux enfants la richesse du monde.

L’argent dépensé sert à assurer une politique sociale permettant à tous de vivre dignement. Il sert aujourd’hui à faire fonctionner le restaurant social et l’épicerie solidaire, il servira dès 2019 à faire fonctionner « la pause des aidants ». Il sert à développer une politique de soutien à la parentalité, à mener une politique d’animation, ou encore, à permettre à tous d’accéder aux loisirs, et aux familles de pouvoir partir en vacances.

L’argent dépensé à Guéret, à travers le budget dont nous débattons ce soir, est destiné à faire fonctionner, rénover ou construire les équipements sportifs de notre Ville. Il sert à soutenir les associations qui œuvrent pour l’accès de tous  au sport ou à la culture, qui œuvrent à la cohésion sociale ou au développement de la citoyenneté. La citoyenneté, c’est à ça aussi que sert l’argent dépensé, en permettant de faire fonctionner le Conseil Municipal d’Enfant, le Conseil Local de Jeunes, les Conseils de Quartiers, en permettant d’associer la population à la construction de projets, ou tout simplement lorsqu’il s’agit d’organiser une élection.

L’argent dépensé, sert à mener une politique ambitieuse pour le cœur de Ville, à améliorer le cadre de vie, à entretenir la voirie ou encore les réseaux, et à plus forte raison les réseaux d’eau,  pour qu’aucune goutte du précieux liquide ne soit perdue.

L’argent dépensé, permet l’existence d’une saison culturelle variée et de qualité, où jeunes et moins jeunes se retrouvent nombreux, et où les spectacles finissent souvent en ovation. Il sert aussi à restructurer notre musée, vecteur de connaissances pour les petits et les plus grands, Guéretois, ou gens de passage. Notre musée, qui, même fermé, continue « hors les murs » d’assumer, en direction de tous, ses finalités d’études, d’éducation et de délectation.

 

Voilà ce à quoi sert, la dépense publique, à Guéret, et probablement aurais-je pu développer davantage. Cela ne nous dit pas si la baisse ou l’augmentation de la dépense publique rend les gens plus heureux ou malheureux, même si chacun de nous a son idée sur la question. Je crois que cela nous dit en revanche, que, même si nous voudrions avoir les moyens de faire davantage, nous pouvons nous réjouir collectivement, de ce à quoi nous employons l’argent public qui nous est confié.

 

Sur une note plus technique, je ne veux pas terminer sans évoquer la question de l’emprunt qui cette année atteint un niveau important. Si nous devons tant emprunter, c’est que les dotations de fonctionnement, après avoir fortement baissées, stagnent, tandis que l’inflation reste positive, ce qui a pour résultat regrettable de réduire à néant nos capacités d’autofinancement. Malgré cela, des investissements sont nécessaires pour assurer à notre Ville et à ses habitants l’avenir qu’ils méritent. Aussi, n’avons-nous pas à rougir de ce niveau d’emprunt, dans la mesure où ce qu’il permet est indispensable.

 

Ce budget reste donc, malgré la contrainte, un budget conforme à nos engagements et aux attentes de la population, raisons pour lesquelles les élus du groupe communiste approuvent ce budget.

 

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le 23 juillet 2019

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