Accueil
 

Agenda 23



 
 
 

« LA VAGUE ARRIVE... »

En France, dimanche 22 mars, le nombre de patients hospitalisés a atteint 7 240 dont 1 746 en réanimation. Entre samedi et dimanche, 112 décès supplémentaires ont été enregistrés dans les hôpitaux. D’autres décès ont probablement eu lieu en ville ou dans les Ehpad. Trois premiers médecins hospitaliers sont décédés ce week-end. Les regards se portent sur l’évolution de la situation sanitaire en Italie. Un pic de décès a été enregistré en fin de semaine dernière, avec près de 800 morts d’une journée à l’autre, pour un total, dimanche soir, de 5 476 morts depuis le début de l’épidémie. Samedi, l’arrêt de l’ensemble de la production industrielle a été décidé.

Ce n’est pas le cas en France où le gouvernement éprouve les plus grandes difficultés à défendre des injonctions contradictoires : « Restez chez vous et allez travailler ». L’inquiétude porte aujourd’hui sur la capacité pour notre système de santé à faire face au pic d’épidémie. La situation alarmante dans la région du Grand-Est, avec l’installation par l’armée de tentes médicalisées sur le parking de l’hôpital de Mulhouse et les témoignages des médecins hospitaliers et des personnels paramédicaux sur des situations de rupture à l’échelle de leurs services font craindre le pire avec le basculement dans un chaos sanitaire et humain.

Le gouvernement prépare un prolongement de la période de confinement, initialement prévue fin mars, et un durcissement des conditions de ce confinement. Le conseil scientifique, après un échange avec Emmanuel Macron, rendra son avis et ses prochaines recommandations mardi 24 mars. Dimanche, le Conseil d’Etat, saisi par des collectifs de soignants, n’a pas préconisé un confinement total tout en demandant au gouvernement de revoir et de préciser certaines dérogations aux déplacements. Les appels des médecins et du milieu médical se font de plus en plus pressants auprès du Chef de l’Etat pour un confinement plus strict et pour une protection plus rapide des soignants, prioritairement avec la livraison de masques. D’autres viennent de déposer une plainte contre Edouard Philippe et Agnès Buzyn.

Il faut bien comprendre que la France, contrairement à d’autres pays, notamment en Asie du Sud, n’était pas en mesure d’opérer un dépistage massif dès l’apparition des premiers cas de Covid-19, avec des hospitalisations, des confinements stricts, et une réaction rapide auprès des personnes potentiellement infectées pour stopper les chaînes de contamination.

Cette impréparation et ce manque d’anticipation, reconnu publiquement par le professeur J.-P. Defraissy, président du Conseil scientifique, font d’ores et déjà l’objet d’un débat et d’une appréciation majoritairement négative au sein de l’opinion publique. Des commissions d’enquêtes parlementaires auront à faire toute la lumière sur notre incapacité à faire face (stocks de masques, de gel, de tests, de capacité d’accueil dans le système hospitalier public).

 La stratégie de gestion de crise sanitaire va consister, après la période de la « distanciation sociale », à tout miser sur les effets d’un confinement plus ferme tout en préparant la prochaine étape, en fin de confinement, avec un dépistage massif. Il s’agit donc d’un changement de stratégie sur ce point à la lumière des expériences positives menées en Corée-du-Sud on encore en Vénétie.

Note d'actualité – Olivier Dartigolles – 23 mars 2020

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

« LA VAGUE ARRIVE... »

le 25 mars 2020

A voir aussi