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COVID-19 - NOTE D'ACTUALITÉ – Olivier Dartigolles - 4 mai 2020

Déconfinement :

 La semaine à venir sera cruciale sur la possibilité – ou pas – d’un déconfinement à partir du 11 mai. L’exécutif prendra sa décision le 7 mai, au regard de l’évolution des principaux indicateurs sur l’épidémie, notamment le taux de contamination. Au cours des derniers jours, E. Philippe, puis le ministre de la Santé et des Solidarités (entretien d’Olivier Véran dans Le Parisien du 3 mai) ont multiplié les déclarations sur une situation qui reste préoccupante.

 Trois questions sont au cœur du dispositif de « déconfinement »

      D’abord le dépistage.

L’exécutif s’est engagé sur un objectif de 700 000 tests virologiques par semaine, à partir du 11 mai. Aujourd’hui, les laboratoires publics et privés en effectuent 250 000. Comment atteindre le seuil des 700 000 ? Avec quels matériels, quels moyens humains ? La Haute autorité de santé vient de déconseiller les tests sérologiques à grande échelle en estimant, dans l’attente de connaissances plus sûres sur l’immunité, qu’ils n’avaient qu’un rôle mineur dans la stratégie de dépistage. Cette annonce a rajouté du trouble.

Les « brigades Covid-19 » seront elles prêtes ? Elles auront pour mission, après la détection d’une personne infectée, d’identifier rapidement les personnes avec lesquelles elle aura été en contact. Les médecins libéraux et les agents des caisses primaires d’assurance maladie seront mobilisés. S’il semble ne plus être question de l’application numérique « Covid-19 », la question des libertés publiques concerne aujourd’hui la création d’un fichier « Covid » via la mise en réseau des données de l’Assurance maladie (Ameli) et le fichier des laboratoires d’analyses (Sidep). Le sujet fait débat au sein de la majorité présidentielle. Il sera traité dans le cadre de la seconde loi d’urgence sanitaire qui est examinée et votée cette semaine au Parlement (voir Agenda) et qui propose une prorogation de l’état d’urgence jusqu’au 24 juillet. L’article 6 de ce projet de loi précise les modalités pour la collecte de données non-médicales et médicales pour une durée maximale d’un an. Contrairement à la première loi d’urgence sanitaire, le Conseil constitutionnel pourrait intervenir.

      La seconde question sensible concerne la distribution et la répartition des masques. Là encore, l’exécutif semble naviguer à vue. Les masques seront obligatoires dans les transports publics et conseillés dans les commerces. Olivier Véran vient d’exprimer publiquement ses réserves sur la vente par la grande distribution de masques chirurgicaux qui, pour lui, doivent continuer à équiper prioritairement les personnels de santé.

Pour l’écrasante majorité de la population, le déconfinement concerne prioritairement une question : l’école. Les déclarations publiques de maires se multiplient. Malgré les assurances données par J.-M. Blanquer, qui a déclaré que les écoles rouvriraient, de très nombreux élus s’y opposent pour des raisons sanitaires et de santé publique. Bien évidement, ce climat pèse très lourd, et d’abord sur les familles populaires, qui ont la crainte d’exposer la santé de leurs enfants, tout en n’ayant pas d’autre choix, pour celles et ceux qui ne sont pas en télétravail, que de reprendre le travail.

      Quelle relance ? Au début du confinement, le débat public a beaucoup évoqué « les jours d’après » en les espérant plus solidaires et respirables. Les enjeux de solidarité et climatiques étaient très présents. Face à l’ampleur de la crise économique (le PIB a reculé de 5,8 % au premier trimestre en n’incluant que les 15 premiers jours de confinement, hausse du chômage de 7,1 % en mars) et aux perspectives très sombres qui sont envisagées, le débat médiatique et politique s’est déporté sur le thème : « commet redémarrer ? ». Bruno Le Maire insiste sur la reprise du travail, tout en poursuivant un discours sur les relocalisations et la lutte contre les inégalités (voir Le Monde du 2 mai). L’argument massue est celui d’un risque de décrochage vis-à-vis de l’Allemagne et d’un déclassement face à la Chine et aux Etats-Unis.

Il faut suivre attentivement l’évolution du paysage social (déclaration commune Medef/CFDT/CFTC sur la reprise du travail).

A partir du juin, la prise en charge du chômage partiel par l’Etat sera « moins importante ». Le Maire annonce un plan de relance pour l’automne. ..

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COVID-19 - NOTE D'ACTUALITÉ – Olivier Dartigolles - 4 mai 2020

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