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COVID-19 – NOTE D'ACTUALITÉ – Olivier Dartigolles – 11 mai 2020 DÉCONFINEMENT

 

 La prolongation de l’état d’urgence sanitaire jusqu’au 10 juillet a été votée samedi soir. 63 députés issus des groupes socialiste, communiste, La France insoumise et Libertés et territoires ont déposé dimanche un recours devant le Conseil constitutionnel.

Ce lundi marque le début du déconfinement. Au cours des trois prochaines semaines, l’exécutif surveillera de près la circulation du virus (avec l’objectif de moins de 3 000 cas par jour), la capacité d’accueil dans les services de réanimation et le nombre de tests disponibles par départements. Cette première phase de déconfinement, jusqu’au 2 juin prochain, s’engage dans un climat de forte défiance vis-à-vis de l’exécutif. Selon une enquête d’Elabe, publiée en milieu de semaine dernière, seuls 36 % des sondés jugent que la préparation du déconfinement est « bien gérée » par le gouvernement (moins 12 points en une semaine). 8 % d’entre-eux doutent des annonces faites sur l’approvisionnement en masques et en tests. Le principe constitutionnel du droit à la santé pose aujourd’hui avec force la question de l’accès aux moyens de protection.

Nos parlementaires, le journal l’Humanité avec une pétition en ligne, ont défendu le principe de la fourniture gratuite des masques aux citoyens. Les regards seront portés sur les conditions de la réouverture des écoles et les transports publics, notamment en Ile-de-France. La fin du confinement va aussi permettre les premières journées d’action (voir agenda). Dans un sondage IFOP, publié dans Le Parisien du 10 mai, à la question, « selon vous, quelle est aujourd’hui la plus grande menace pour la France ? », 58 % répondent « la crise économique » et 42 % « l’épidémie de Covid-19 ». 65 % estiment qu’il « vaut mieux un excès de précaution sanitaire pour protéger la santé de tous, quitte à voir s’aggraver encore les conséquences de la crise sur l’économie française ». A qui les sondés font-ils confiance pour « assurer efficacement leur rôle ? » : aux médecins (95 %), aux hôpitaux (94 %), au pharmaciens (92 %), aux maires (80 %), aux experts scientifiques (79 %), aux associations (76 %), aux entreprises (66 %), aux forces de l’ordre (66 %), aux écoles (60 %), au gouvernement (33 %), aux médias (30 %), aux réseaux sociaux (16 %).

L’inquiétude en l’avenir est plus forte dans les classes populaires et moyennes. Elles sont aussi celles qui ont payé le plus lourd tribut humain, notamment pour les professions les plus exposées pour soigner et assurer les tâches essentielles au moment du confinement. Le retour des enfants à l’école (ils ne seront que 15 % à 20 %) est d’abord vécu comme une décision de l’exécutif pour relancer l’activité économique « quoi qu’il en coûte ». Dans le sondage publié dans le JDD (Ifop/Fiducial/Sud Radio), 76 % des sondés pensent que la phase de déconfinement doit être menée lentement. Quelles grandes leçons peut-on tirer de la crise du Covid-19 ? Pour 92 %, « les habitudes de consommation (made in France, production alimentaire française) doivent absolument perdurer après la crise », pour 91 % « les entreprises françaises vont devoir relocaliser les productions stratégiques ». Pour 91 %, « la priorité doit être donnée au soutien du pouvoir d’achat, notamment celui des professions qui ont montré leur utilité durant la crise Covid-19 ». Pour 68 %, « les Français vont devoir faire plus d’efforts, notamment travailler davantage pour relancer l’économie ».

Quelles priorités pour les mois qui viennent ? La santé (81 %), l’éducation (54 %), la lutte contre le chômage (51 %), le relèvement des salaires et du pouvoir d’achat (50 %), la lutte contre la précarité (48 %), la sauvegarde des services publics (46 %), la sécurité et la lutte contre le terrorisme (46 %), la protection de l’environnement (45 %), la lutte contre la délinquance (44 %), la lutte contre l’immigration clandestine (38 %), l’amélioration de la situation dans les banlieues (34 %), la maîtrise du niveau des impôts (30 %), la réduction de la dette publique (25 %), l’Europe et l’Union européenne (19 %). Désastre social. Pour Jean-Claude Guillebaud (Sud-Ouest du 10 mai), « une immense vague de pauvreté s’apprête à déferler sur notre pays, et nous regardons ailleurs (...)

Des émeutiers de la faim risquent de faire rétrospectivement apparaître la révolte des Gilets jaunes comme un simple froncement de sourcils ». Un appel associatif vient de demander l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans. D’autres questions relèvent d’une urgence sociale : aide alimentaire, les APL, moratoires sur les loyers, accès et augmentation de prestations sociales, suppression de la TVA sur les produits de première nécessité.

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COVID-19 – NOTE D'ACTUALITÉ – Olivier Dartigolles – 11 mai 2020 DÉCONFINEMENT

le 12 May 2020

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