INTERVENTION DU GROUPE COMMUNISTE - Arnaud Vernier

La décision d’autoriser les grandes enseignes à ouvrir le dimanche, de façon non exceptionnelle, donc plus de 10% des dimanches de l’année, ne nous semble pas être une décision anodine mais au contraire, un vrai choix de société. C’est un choix qui oppose, selon nous, une société basée sur la solidarité et l’épanouissement de chacun à une société marchande basée sur le consumérisme de masse.

Le dimanche est le jour des loisirs, de la famille, du sport, des pratiques associatives, citoyennes… Combien d’activités, d’animations à Guéret où dans les bourgs alentours font du dimanche un jour à part ? Un jour où l’on s’extrait du quotidien de la société de consommation pour s’évader, s’épanouir et se libérer du stress quotidien.

En 2011, en France, 6,5 millions de salariés ont travaillé le dimanche, dont 3 millions de manière habituelle. Le phénomène se banalise. 20 % des salariés étaient concernés dans les années 1990, contre 29 % en 2011, et combien demain ?

Derrière cette évolution, il y a la vie des salariés qui se retrouvent contraints à faire un choix dont ils ne sont en réalité pas libres.

L’appât souvent utilisé pour les enthousiasmer à travailler le dimanche, est le paiement double ou triple de cette journée. Plusieurs questions se posent, dans les faits. L’ensemble des salariés qui travaillent le dimanche sont-ils réellement payés plus que s’ils avaient travaillés un autre jour ? Et au-delà de cela, accepteraient-ils de travailler le dimanche, s’il leur était offert de gagner suffisamment leur vie en travaillant exclusivement les jours de semaine ?

Par ailleurs, l’argument du volontariat des salariés est-il vraiment un argument applicable dans un pays qui compte 10% des actifs privés d’emploi ?

Et enfin, quelles sont les conséquences de ce rythme imposé pour les salariés et leur famille ?

Dans ce monde, toujours plus instantané, où tout va toujours plus vite, nous pensons qu’il est plus que nécessaire de conserver un jour différent des autres ; un jour où l’on prend le temps de vivre, de réfléchir, de s’épanouir. Un jour coupé du quotidien et du consumérisme qui l’envahit, un jour nécessaire à la réflexion et à la remise en cause de nos modes de vie et de consommation.

Lorsque des évolutions de notre société présentent des régressions, il nous semble qu’il est de notre devoir de leur barrer le chemin et de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les freiner le plus possible. C’est là notre engagement et notre responsabilité d’élus.

Aussi, le groupe communiste approuve la proposition de limiter l’autorisation d’ouverture des grandes enseignes à 5 dimanches par an. Il nous semble que c’est là un choix responsable et respectueux de nos engagements qui contribuera à maintenir, en tout cas à Guéret et dans son agglomération, ce jour différent et les bienfaits collectifs qu’il représente.