L’année 2015 restera dans l’Histoire comme une « année terrible ».

Les pays occidentaux, particulièrement la France, ont subi l’horreur, mais d’autres pays ont été particulièrement concernés: le Yémen (Sanaa est la capitale la plus touchée après Paris) la Tunisie, l’Egypte, le Liban, la Libye, le Koweït, etc. sans oublier les actions multiples qui se sont déroulées en Mauritanie, au Niger et dans l’ensemble du Sahel. Cette énumération est le reflet de la volonté des djihadistes d’étendre leur champ d’action au-delà de la Syrie et de l’Irak. A cet égard, l’Etat islamique revendique le contrôle de régions en Egypte (au Sinaï, précisément), au Yémen et surtout en Libye où il occupe la ville de Syrte et où il profite de l’absence d’institutions pour installer un régime islamique au cœur du pays tampon entre le Maghreb et le Machrek.

Les pays occidentaux, après la gestion des conséquences immédiates, ne sont pas en mesure de traiter sur le fond les causes multiples - religieuses, sociales, culturelles, économiques, identitaires-  sur lesquelles prospère la « radicalisation » qui n’est que la face émergée d’un profond malaise d’une partie de la société. Ils ne proposent qu’une politique sécuritaire interne et des frappes aériennes sur des pays dont ils sont responsables de la situation depuis plus d’un siècle.

L’Europe, de son côté, démontre son incapacité à accueillir convenablement les migrants qui fuient la guerre et sont confrontés à des murs ou des pays repliés sur eux-mêmes et minés par l’émergence de partis d’extrême-droite.

L’actualité économique est également annonciatrice de nouveaux désastres : c’est le cas des difficultés économiques et monétaires de la Chine, de la baisse excessive du prix du pétrole (dont la raison est purement géopolitique) et du relèvement des taux d’intérêt par la Réserve Fédérale américaine.

Alain ROUDIER