Accueil
 

Agenda 23



 
 
 

LE PEN : SAVOIR DÉCRYPTER LES MESURES !

La candidate du Front national à l’élection présidentielle a réitéré sa proposition de couper l’accès aux aides aux immigrés de fraîche date, pour la scolarité notamment. A demi-mots, elle évoque également le rétablissement d’aides pour les Français les plus aisés installés à l’étranger.

Elle met non seulement en avant la « préférence nationale » mais invoque la réciprocité : « Il y a des tas de Français qui vont travailler aux États-Unis, en Allemagne, en Australie et personne ne leur paye ni les soins ni l’école ».

Certes – et c’est l’argument sur lequel s’appuie Le Pen – on peut se demander pourquoi les enfants français installés à l’autre bout du monde paieraient l’école quand elle est gratuite sur le territoire national. Demandons-nous plutôt pourquoi les Français qui vivent en France et y scolarisent leurs enfants paieraient sur leurs impôts les frais de scolarité pour les 125 000 enfants de Français expatriés qui le plus souvent paient leurs impôts dans leur pays de résidence. En sous-entendant une rupture dans l’égalité, c’est en fait à une flagrante inégalité de classe que la candidate du Front national voudrait revenir. Une inégalité – elle se gardera bien de le dire – mise en place par Nicolas Sarkozy.

L’ancien président de la République, sous couvert d’aide au réseau international d’établissements français (500 établissements situés dans 137 pays), dont « les financements publics ne (permettaient) plus de couvrir les frais », expliquait Le Monde en janvier 2013, avait décrété « le remboursement intégral des frais de scolarité des lycéens », conformément à ses promesses de campagne de 2007. Pour l’anecdote, cette décision avait été appliquée alors que son fils Louis fréquentait le lycée français de New York, à 20 000 euros l’année… La mesure avait été levée par le gouvernement Ayrault en 2013 car selon la ministre déléguée aux Français de l’étranger, ce sommes « privilégiaient trop les familles au train de vie le plus élevé ». Le Monde citait à l’époque des comptes 2011 qui mentionnaient une famille installée à Londres et « gagnant 170 000 euros annuels » remboursée à hauteur de « 41% des 16 000 euros de frais de scolarité qu’elle déboursait pour ses deux enfants inscrits dans l’école bilingue », une autre expatriée à Houston « aidée à hauteur de 76% pour ses 26 000 euros annuels de facture scolaire en dépit de ses 120 000 euros de revenus annuels ».

Il y a actuellement 0 réactions

Vous devez vous identifier ou créer un compte pour écrire des commentaires.

 

LE PEN : SAVOIR DÉCRYPTER LES MESURES !

le 24 janvier 2017

A voir aussi