1- La réforme des collèges proposée par le Gouvernement est une machine à renforcer les inégalités sociales et scolaires
2- Urgence : des postes pour le collège, des moyens et de la formation pour les enseignants, pour que chaque élève acquière les connaissances pour relever les défis de notre siècle
3- Manifestons samedi 10 octobre
Face au rejet massif de sa réforme, le gouvernement veut passer en force. Mais ni dictées quotidiennes, ni cérémonies de diplômes à l'américaine n'en feront une étape de progrès. Et au-delà de ce folklore démagogique destiné à récupérer l'opposition la plus réactionnaire, les modifications faites à la marge et les dernières mesures aggravent encore le dispositif.
Pour calmer les esprits, la ministre laisse entendre qu'au total, chacun pourra faire comme il voudra, en matière d'évaluation comme d'options... du moment bien sûr qu'on ne touche pas au noyau dur de la réforme : des moyens horaires constants, austérité oblige, et la logique du socle commun, Europe exige. Ce faisant, les différences entre collèges se creuseront encore plus, amplifiées par leur autonomie accrue. Or, c'est plus de commun qu'il faut pour éviter les stratégies de mise en concurrence, les choix prématurés imposés aux collégiens, les décrochages provoqués par des parcours scolaires si individualisés qu'ils renvoient à chacun la responsabilité de son échec ou de sa réussite, dédouanant le système scolaire.
Plutôt que d'écouter les sirènes passéistes de la blouse grise, la ministre devrait tendre l'oreille aux propositions d'ambition et de progrès des communistes pour le collège :Élever le niveau de la formation suppose de donner le temps d'assimiler connaissances et démarches : le collège doit être une étape de construction sereine et collective des apprentissages, délivrée du poids du tri scolaire :
Précipiter à marche forcée l'application des nouveaux programmes, parler des chefs d'établissement comme de "managers" animant la "construction des enseignements interdisciplinaires", oser contester le droit aux enseignants de se former sur leur temps de travail ou prétendre remédier à la misère de leurs salaires en proposant des primes pour renoncer aux vacances : c'est inadmissible. Il faut arrêter de loucher sur la copie de Macron. Pour que l'ambition louable des nouveaux programmes profite vraiment à tous, on ne peut faire des économies sur la formation.
Ce sont ces exigences, dignes d'un grand service public national d'éducation, qu'il faut entendre : ce 10 octobre, nous les porteront aux côtés des parents, des enseignants et des élèves, pour une réforme du collège à la hauteur des besoins du pays.