Le débat sur les orientations budgétaires est le moment qui permet de regarder vers l’avant, mais il est aussi le moment qui permet de faire le point sur la situation financière de la Ville d’un point de vue prospectif et rétrospectif. C’est un peu le moment de savoir où nous en sommes et où nous allons.

 Le contexte national reste inchangé et la dépense publique est toujours autant montrée du doigt. La rigueur continue de peser et la constance des enveloppes fait, cette année encore, stagner notre Dotation Globale de Fonctionnement et peut même laisser craindre sa diminution.

 Du côté de la fiscalité, nous aurons tenu sur l’ensemble du mandat la promesse de ne pas augmenter les taux d’imposition. Cette contrainte était nécessaire afin de ne pas répercuter sur les ménages les mesures d’austérité prises nationalement, mais avouons qu’elle n’a pas facilité le difficile exercice d’équilibre des comptes. S’agissant de la fiscalité directe locale nous regrettons par ailleurs la disparition de la taxe d’habitation, et non son dégrèvement, ce qui ôte encore une part dans la liberté de gestion des collectivités, alors que la fiscalité directe locale représente quasiment la moitié de nos recettes de fonctionnement.

Du côté des dépenses de personnel, elles restent élevées pour 2020 et se situent toujours au-dessus de la moyenne de la strate. Cela s’explique par la situation de Guéret dans son territoire. Cela s’explique aussi par la volonté à laquelle nous tenons d’un fort niveau de service à la population exercé en interne. Ce niveau de dépenses est élevé, mais nous ne nous priverons pas de rappeler aux défenseurs de la rigueur budgétaire qu’un agent public, au-delà du service rendu, c’est aussi quelqu’un qui vit et qui consomme à Guéret et aux alentours. C’est une personne qui participe à la vie sociale et au tissu économique locale.

C’est aussi souvent une personne qui participe à la vie associative à laquelle nous tenons et que nous nous sommes attachés à soutenir constamment malgré la difficulté. C’est un effort qu’il nous faut d’autant plus maintenir que les associations sont complémentaires de l’action de la Ville elle-même dans de nombreux domaines comme la pratique sportive, la culture, l’éducation, l’action sociale, le vivre ensemble, la citoyenneté, ou encore la protection de l’environnement. Autant de thématiques auxquelles nous sommes attachés et que nous nous attachons à développer. La contrainte budgétaire est forte, mais pour autant, nous ne pouvons-nous résoudre à faiblir dans ces domaines fondamentaux qui sont le reflet de notre vision de la société.

La Ville de Guéret est riche de l’action de ses associations, comme elle est riche de l’action menée par ses services. Baisser la garde de l’une comme de l’autre serait dramatique, et agir dans un contexte d’austérité tel que nous le connaissons est chaque jour un crève-cœur.

Préparer le budget 2020 est une nouvelle épreuve de force qui pour autant ne tolère pas de renoncement. Elle ne tolère pas de renoncement mais conduit hélas à la plus grande rigueur. Aucun crédit n’est inscrit pour les dépenses imprévues, et aucun excédent de fonctionnement n’est attendu. Nous atteignons là les limites de la logique Macron qui voudrait que pour que la dépense publique soit acceptable, elle porte prioritairement sur les investissements et non sur le fonctionnement. C’est oublier que tout investissement est destiné à fonctionner. C’est oublier aussi que pour investir, il faut de préférence avoir pu reporter un excédent de fonctionnement. Sans excédent de fonctionnement, c’est l’emprunt qui prend le relais, ce que nous constatons en atteignant une capacité de désendettement de 8 ans, et avec elle le 1^er seuil critique.

De grands investissements structurants étaient nécessaires tels que la construction du complexe sportif, la restructuration du musée, la mise aux normes de la maison des associations ou encore la rénovation de l’IRFJS…

Ces grands investissements utiles à tous sont désormais réalisés ou sur le point de l’être. Ils feront partie du patrimoine commun et contribueront à faire de Guéret une Ville où l’on se soucie de la question sociale, une ville où chacun peut accéder au sport ou à la culture, un Ville où l’on améliore le cadre de vie et où l’on a la volonté, malgré la difficulté, qu’il fasse bon vivre ensemble.