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COVID-19 – NOTE D'ACTUALITÉ – OLIVIER DARTIGOLLES – 18 MAI 2020

La deuxième semaine de déconfinement, avec la réouverture des classes de 6 e et de 5e des collèges situés en zone verte, va être suivie de près sur le plan sanitaire. Alors que la crise sanitaire n’est pas terminée et que de nouveaux foyers apparaissent, le conseil scientifique donnera son avis pour organiser le second tour des élections municipales fin juin. Un premier bilan de ce déconfinement sera fait dans une quinzaine de jours avant de passer à une seconde phase, à partir du 2 juin.

Le ministre de la Santé est intervenu ce week-end (entretien au JDD) pour annoncer le lancement, le 25 mai, d’un « Ségur de la santé avec une grande réunion multilatérale des partenaires sociaux aux ministères afin de présenter un plan cet été, pour traduire tout ce qui peut l’être dans le prochain budget de la Sécurité sociale ». Il a abordé la question des salaires et du temps de travail. Sur les salaires, les infirmières doivent « atteindre rapidement un niveau de rémunération correspondant au moins à la moyenne européenne », « il faudra de l’argent nouveau, c’est nécessaire, il n’y a pas d’argent magique, il faudra donc faire des choix ». Sur le temps de travail, Olivier Véran présente les choses ainsi : « la question n’est pas de déréglementer le temps de travail, il ne s’agit pas d’obliger des gens à travailler davantage mais de créer un cadre beaucoup plus souple pour permettre à ceux qui le souhaitent de le faire, ou d’organiser leur temps de travail différemment. Sans pression »..

. Le ministre quant à lui n’hésite pas à mettre cette pression quand il déclare « de nombreuses infirmières sont contraintes de faire des « ménages », c’est à dire des heures supplémentaires, illégalement, dans d’autres établissements. Si des salariés de l’hôpital souhaitent travailler davantage et augmenter leur rémunération, il faut que cela soit possible ». Si Olivier Véran dit « qu’il faudra sortir du dogme de la fermeture des lits », il n’aborde pas la question d’un plan de recrutement de personnels. Ces déclarations viennent après une semaine où l’exécutif a été bousculé. Les annonces sur des médailles pour les soignants, un hommage lors du 14 juillet, ont été vécues par de nombreux soignants comme une véritable provocation

. Lors de son déplacement, vendredi à l’hôpital parisien de la Pitié-Salpétrière, Emmanuel Macron a de nouveau pu mesurer le mécontentement du monde hospitalier. On peut lire de nombreux témoignages dans la presse sur la très grande crainte des soignants de voir la période d’avant, celle de « l’anormal », revenir comme si de rien n’était. Pour faire face au Covid-19, les personnels médicaux ont pu faire comme ils l’entendaient, s’organiser, disposer des matériels dont ils avaient besoin, se concentrer sur le cœur de leur métier et l’intérêt des patients. « Jamais nous n’entendions parler de finance, je me suis demandé s’il s’agissait d’un miracle ou d’un mirage », observe un médecin hospitalier (Le Monde du 12 mai). Dans plusieurs hôpitaux, les directions ont recommencé la chasse aux « dépenses ». Les hospitaliers préparent une journée nationale de mobilisation pour la mi-juin. L’affaire Sanofi (je ne développe pas, il y a eu beaucoup d’informations sur le sujet) a permis un éclairage saisissant sur l’affrontement entre les intérêts financiers et l’intérêt général. A la question « Qui va payer la crise ? », s’ajoute celle du « Qui va profiter de la crise ? ».

Le pouvoir est très attentif à l’évolution du climat social. Le pays est une véritable cocotte-minute. Avec de la colère et de la défiance vis- à-vis de l’exécutif, des travailleurs qui ont fait tourner le pays pendant le confinement en exposant leur santé et qui continue à s’exposer dans des transports en commun bondés, pour des métiers mal considérés et mal rémunérés, des salariés en chômage partiel qui redoutent le chômage total et le basculement dans la pauvreté, sans oublier une jeune génération qui fait son entrée dans le « marché du travail » avec un risque de très grande précarité. A lire certains papiers dans la presse, Emmanuel Macron et le gouvernement chercheraient une mesure forte et symbolique sur la justice sociale pour « illustrer un changement réel »…

Bruno Le Maire vient de redire son opposition à un retour de l’ISF. Cette semaine devrait être celle de la constitution d’un 9 e groupe à l’Assemblée nationale avec des marcheurs qui quitteront le groupe LREM. Le parti présidentiel n’aura donc plus de majorité absolue mais pourra compter sur le soutien du Modem, d’Agir et aussi, comme vient de l’indiquer Aurélien Taché sur ce 9e groupe qui ne se situera pas dans « l’opposition mais la proposition ».

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COVID-19 – NOTE D'ACTUALITÉ – OLIVIER DARTIGOLLES – 18 MAI 2020

le 28 mai 2020

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