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QUAND LES LIBÉRAUX SE CONVERTISSENT À L’ÉTAT mardi 16 juin 2020 par Francis Arzalier (ANC)

 

Les dirigeants français, et Macron le premier, n’ont eu depuis leur accès au pouvoir que mépris affirmé de l’État et ses fonctionnaires, jugés incapables de gérer l’économie, et n’ont agi qu’au nom des vertus du Capital privé, privatisant tout ce qui pouvait l’être, et dénonçant pêle-mêle "l’assistance d’État", ou " "l’État-Providence", les "rêveries keynésiennes ", du nom de cet économiste des années 1930, idole de la Social-Démocratie, qui découvrit alors que seule une forte implication de l’État dans l’économie pouvait répondre à l’énorme crise économique des années 30 dans le monde capitaliste, aux USA et en Europe.[…]

 À partir des années 1975, le Capitalisme français s’est converti à la vulgate mondialiste, structurée par les sociétés transnationales, toujours en quête de profits plus abondants, grâce aux délocalisations vers les pays à bas salaires. Le Gaullisme politique a disparu peu à peu du paysage idéologique français, remplacé dans la bourgeoisie au pouvoir par ce qu’on a souvent qualifié d’ultra-libéralisme, acharné à démanteler les conquêtes sociales et les services publics, et à tout privatiser, sous des étiquettes changeantes (le PS Jospin privatisa plus que les Présidents RPR ou UMP successifs).
Depuis 2017, le Président Macron et son équipe sont en quelque sorte l’apogée de cette évolution prédatrice du Capitalisme en France.

 La crise sanitaire de 2020 a évidemment créé un contexte nouveau, et initié une crise économique sans précédent, comparable à celle des années 1930, sur un laps de temps bien plus court. Il était donc logique que tous les défenseurs des entreprises en difficulté, français et Européens, s’adressent aux États et leurs subsides pour rétablir leur trésorerie asséchée, et survivre. Rien de neuf en cela, le Capitalisme libéral, n’en déplaise aux naïfs, n’est pas " contre l’État ", mais seulement contre un État au service des citoyens les plus démunis.

[…]Car la réalité est plus brutale : ces milliards qui vont aux entreprises en déshérence sont financés par la fiscalité. En effaçant à l’occasion le dogme " européen " d’un maximum à ne pas dépasser de dépenses publiques, dont on nous expliquait depuis 20 ans l’impérieuse nécessité, pour justifier l’austérité !

Plus prosaïquement, ces milliards viennent de nos impôts, dont le moins que l’on puisse dire est qu’ils sont inégalitaires, puisque la plupart des grandes entreprises n’en paient guère, alors que le poids essentiel porte sur les moins riches, par le biais des taxes sur la consommation (TVA et autres).

 Le moins qu’on puisse dire est que ces "efforts de l’État" exigeraient parallèlement une refonte démocratique de l’impôt, à commencer par le retour de celui sur les grosses fortunes (ISF), que Monsieur Macron supprima, et qu’il ne songe pas à rétablir...

            Certes, nos dirigeants, effrayés par la fronde fiscale qui émanait des Gilets Jaunes, promettent de ne pas augmenter les Impôts. Ce qui ne signifie rien, sinon en bon français que les milliards en question seront fournis par les emprunts d’État, qui devront être remboursés par les futurs contribuables, et accoucheront de juteux profits pour les banques prêteuses.

             Soyons clairs : l’intrusion de l’État au sein de l’économie n’est pas en soi synonyme d’un choix politique, et il ne se fera au service de ceux qui vivent de leur travail que si le Pouvoir politique est entre leurs mains, ou contraint par les luttes sociales de se plier à leurs désirs.

 Ce n’est pas le cas dans la France actuelle, il nous incombe d’en changer.

             En attendant, il faut expliquer sans relâche qu’à l’issue d’une crise économique et sociale de l’ampleur de celle d’aujourd’hui, les divers " Plans de relance" doivent s’accompagner de réforme fiscale et de la taxation des Français les plus fortunés, ainsi que de la nationalisation des secteurs essentiels de l’économie.

             Pour que les sacrifices ne soient pas toujours pour les mêmes.

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QUAND LES LIBÉRAUX SE CONVERTISSENT À L’ÉTAT mardi 16 juin 2020 par Francis Arzalier (ANC)

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