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LES PRÉSUMÉS 500 MILLIARDS

 

Les informations présentées par le gouvernement sur la santé comme sur la situation économique restent floues et contradictoires. La campagne du second tour des élections municipales est effacée ou présentée comme une simple affaire de carambouille politique. Un jour, le pouvoir annonce un déconfinement en toute sécurité, un autre on découvre près de 80 nouveaux « clusters ». Toujours très active en Asie et en Amérique, l’épidémie reprendrait à Berlin, Pékin ou encore en Inde. A ce jour, il reste difficile de se faire une idée précise de la situation sur le continent africain.
La catastrophe économique pointe à l’horizon alors que les plans de suppressions d’emploi s’accumulent. Et puis il y a cet incroyable chiffre balancé par M. Macron, lors de son allocution télévisée de dimanche dernier, selon lequel il avait fait décaisser 500 milliards d’euros. Soyons clairs : tout ceci ne sert qu’à préparer les citoyens à un violent plan d’austérité et de chômage.
Revenons sur ces fameux 500 milliards. D’abord comment peut il d’un côté annoncé un décaissement si important tout en disant que le déficit augmenterait de 222 milliards ? En vérité, il mélange les choux, les carottes et le foin, et en le faisant exprès !
327 milliards représentent non pas des dépenses mais de possibles garanties publiques sur des prêts de trésorerie décaissables par des banques, auxquelles il faut ajouter 8 milliards d’assurances-crédit, et 5 milliards de crédits-export. A ce jour il n’a été accordé qu’une centaine de milliards de crédit de trésorerie et des spécialistes indiquent que les 150 milliards d’euros ne seront pas dépassés. On est bien loin des 500 milliards. Aujourd’hui les dépenses concernent : 

  • 31 milliards de chômage partiel dont seul deux tiers sont à la charge directe de l’Etat, le reste est payé par l’Unedic, le fond de solidarité des TPE.

 

  • 8 milliards concernent des dépenses de santé exceptionnelles et 900 millions d’aide aux plus précaires. 

A cet ensemble il faudra ajouter 20 milliards d’euros visant le renforcement des participations financières de l’Etat dans des entreprises en difficulté et 1 milliard de prêt du Fonds de développement économique et social (FDES) ainsi que 56 milliards de reports de cotisations sociales et d’impôt. Ces sommes sont amenées à revenir dans les caisses de l’Etat. Le projet de loi de finances rectificative table sur 136 milliards d’euros au total. Mais le président de la République veut apeurer et faire pression sur les consciences pour obtenir le « travailler davantage » qu’il a introduit dans cette même allocution. Voilà pourquoi les officines et la presse gouvernementale sont revenues ces derniers jours sur la « nécessité » d’en finir avec la semaine de 35 heures de travail et le retour de la contre-réforme retraites. On évoque même la suppression de congés payés ! Bref plusieurs ballons d’essai sont testés pour un renforcement de l’exploitation du travail tout en s’appuyant sur l’armée de réserve des privés d’emploi.
D’autant plus que celle-ci verra ses rangs grossir puisque toutes les analyses anticipent une très forte hausse du chômage dans les mois à venir (
250 000 emplois seraient menacés).

C’est une nouvelle phase qui est donc en train de se mettre en place.

 On voit qu’à peine décrété, le déconfinement prend à juste titre les allures d‘une fronde sociale et politique d’ampleur. Les mouvements contre les discriminations, le racisme, et les violences policières rencontrent les luttes pour la justice et la dignité. La bourgeoisie et le capital ont peur de la levée de ce puissant vent de révolte qui souffle. La réaction oppose à la colère sociale et politique des contre-feux relayés par des sphères médiatiques qu’il est utile d’analyser pour mesurer la force de leur mépris. Ces derniers jours, nous avons pu assister à d’hallucinantes émissions dans lesquelles il n’y avait presque plus de contradicteurs pour défendre les enseignants ou condamner les violences policières.
Une infirmière qui aura passé trois mois confinée dans son hôpital pour soigner les patients atteints du Covid, sacrifiant ses jours et ses nuits pour pallier à l’incompétence des pouvoirs publics et ayant elle-même contracté la maladie, a pu être gravement molestée par les forces d’un ordre décidément injuste, et trainée dans la boue par ces mêmes médias qui l’accusaient d’avoir osé se dresser face à ceux qui envoyaient sur elle et ses collègues des gaz lacrymogènes.
C’est à ce moment-là qu’un Manuel Valls décide de sortir du bois en donnant une interview au magazine de droite extrême Valeurs Actuelles. […]

 

Extrait de la lettre de Patrick Le Hyaric http://r.lettre.patrick-le-hyaric.fr/

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LES PRÉSUMÉS 500 MILLIARDS

le 25 juin 2020

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