Une petite anecdote relative à la jeunesse de Roger.

PS: Roger était mon maître au CM2 à l’école Roger Cerclier et c’est de lui que je tiens mon goût pour la grammaire. Au-delà de son amitié et de son militantisme qui a accompagné toutes nos luttes communes, réussies ou pas, je garderai deux souvenirs de petite fille:

 Un jour, alors que mes parents étaient en réunion dans l’école, nous, les enfants d’instits faisions les fous dans les couloirs de l’école (je connais tous les greniers, caves et recoins des écoles du centre-ville de Guéret): concours de saut dans les escaliers, descente des rampes à califourchon, visite des caves et greniers...alors que nous jouions, un des enfants a refermé la porte d’un local sur mon pouce que j’avais malencontreusement placé dans l’ouverture! Il a bien fallu aller voir les parents pour expliquer....comme mes parents étaient en pleine concertation et préparation d’un projet pédagogique urgent, Roger s’est proposé de me conduire aux urgences. Arrivés là-bas, on m’a installé dans un fauteuil roulant comme si j’étais à l’article de la mort (sans doute un peu pâle) et je suis allée faire des radios. Quand je suis ressortie, le médecin a dit à Roger: “Elle a le pouce fracturé mais comme la fracture est franche, ne vous inquiétez pas, Monsieur, pour votre fille, on va lui mettre une atèle et dans quelques semaines, elle en retrouvera l’usage sans souci.” Sur le coup, je n’ai pas réalisé ce que disait le médecin et nous sommes repartis pour l’école après les soins. C’est au retour que j’ai compris pourquoi Roger semblait tout guilleret (personnellement, je pensais que c’était parce que finalement ce n’était pas bien grave et comme je ne m’étais pas faite fâchée, je trouvais que je m’en sortais bien). Roger rendit compte du passage aux urgences et avec un grand sourire dit à mes parents: “Quand tu penses qu’ils ont cru que c’était ma fille!! Je fais pas si vieux!” Je n’avais même pas imaginé qu’il pouvait être vieux!