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MARSEILLE ET LE CORONAVIRUS

Extrait du blog "Histoire et Société" et écrit par Danielle Bleitrach, une réflexion sur ce qui se passe à Marseille.

 

Oui ! Nous sommes au moins tous d’accord sur un point : ce gouvernement et celui qui l’a précédé ont une gestion erratique de l’épidémie. Ils ont menti comme des arracheurs de dents, ils ont fait tout ce qu’il ne fallait pas faire et ils n’ont plus aucune crédibilité.

Leur diktat sur une ville comme Marseille et sur un département qui souffre déjà de mille maux liés au chômage, à la pauvreté, est d’une brutalité indigne et d’un mépris intolérable. L’incohérence des décisions voudrait créer les conditions de la désobéissance qu’elle ne s’y prendrait pas autrement. Et toujours pas d’annonce sur le fond, les mesures en faveur de la santé, de l’hôpital public, de la recherche. Pourtant le seul argument pour justifier des mesures visant tel lieu public à l’exclusion on ne sait pourquoi d’autres, réside dans la possible saturation des places d’hôpital dans un contexte où déjà sans l’épidémie, les urgences et autres services craquaient. La peur de la deuxième vague ne les a pas incités à faire l’indispensable. Pas plus que lancer des tests en mettant en cause l’efficacité d’une telle mesure, saturation des laboratoires, absence de réactif. Aucune pression sur ceux qui sont chargés de fournir médicament et matériel de santé, la pression s’exerce sur les mêmes que l’on tente de culpabiliser…

[…]

Alors que l’on a bercé la ville d’obscurantisme, le mage Raoult, la bonne mère comme Allah, préservaient une ville que l’on déclarée cet été ouverte à tout et à tous, à toutes heures, une fête dont on comprend la jeunesse de l’avoir souhaitée…

Tous ces élus, vont-ils dans la rue, ne sont-ils pas accostés par des jeunes qui leur expliquent avec véhémence et force postillons qu’il n’y a pas d’épidémie ailleurs qu’à la télévision ? Ils ne sont pas méchants et il suffit d’un mot gentil en leur expliquant qu’eux ils sont jeunes et beaux mais que moi je risque, pour qu’ils s’écartent. Le plus triste pour moi ce sont les enfants, d’ordinaire quel bonheur de les voir courir joyeux, comment les écarter alors que l’on rêve de les enlacer ?… En espérant que ce foutu machin continuera plus ou moins à les épargner, c’est le seul bon côté de l’affaire.

Les Marseillais méritent mieux que ces politiciens sans principe, chacun poursuivant son idée fixe. Les Marseillais sont allés accueillir comme il le mérite le ministre venu constater la situation au CHU de la Timone. Oui c’est là où il faut être devant l’hôpital pour appuyer ceux qui font face et dont on savait…

Je viens de traduire le discours de Cuba à l’ONU, j’y renvoie les lecteurs de ce blog. Quelle différence, quelle largeur de vue, enfin des responsables au sens plein du terme, des gens qui croient en la médecine, la science, les vaccins mais sont bien conscients que le coronavirus n’est que la pointe de l’iceberg, qu’il se combine avec d’autres fléaux, que ce sont les pauvres et les faibles qui en font les frais, qu’il nous invite à la coopération et non aux divisions inventées de toutes pièces. Mais surtout les cubains parce qu’ils se battent contre tous les fléaux à la fois, sans caprice d’enfants gâtés, savent à quel point l’humanité est inquiète parce que tout le monde se rend compte que cette société ne peut continuer ainsi. Ils sont sur le fond, le fait que la pandémie nous invite à prendre tous un autre chemin que la concurrence, l’irrationalité, l’individualisme capitaliste.

Alors si vous voulez mon avis, ce qui manque à Marseille et aux marseillais, ce sont des politiques qui aient l’esprit de responsabilité, de progrès, de solidarité des cubains et qui comme eux soient conscients de la nécessité d’un changement radical de société, autant que de la protection de tous, l’un ne va pas sans l’autre… Et le refus des protections n’est que le sauve-qui-peut d’un monde qui a peur de perdre son confort.

Danielle Bleitrach

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MARSEILLE ET LE CORONAVIRUS

le 29 September 2020

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