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LES DÉCISIONS FACE À LA PROPAGATION DU VIRUS ET À LA DÉGRADATION DE LA SITUATION SANITAIRE

Des hôpitaux sont de nouveau contraints à des déprogrammations d’opérations pour ouvrir des lits en réanimation et pour réaffecter du personnel. Les témoignages des hospitaliers, dans les médias, lors de la journée de mobilisation, en disent long sur un hôpital qui est toujours structurellement en grande difficulté malgré le dévouement des équipes qui expriment une grande fatigue et une colère face aux logiques et aux décisions qui ne permettant pas une rupture franche avec les erreurs du passé.

Après des atermoiements et des désaccords au sein de l’exécutif, Emmanuel Macron et son gouvernement ont décidé de rétablir l’état d’urgence sanitaire sur l’ensemble du pays avec un couvre-feu, de 21h à 6h, pour l’Ile-de-France et huit autres métropoles, soit 20 millions de personnes.

Ces nouvelles restrictions en matière de libertés publiques et individuelles ont été décidées, en catimini, avec un décret instituant l’état d’urgence sanitaire publié mercredi, une heure avant l’intervention télévisuelle d’Emmanuel Macron, et un couvre-feu sans le moindre débat ou vote au Parlement sur le bien-fondé de ces décisions.

L’Assemblée nationale et le Sénat ne pourront se prononcer que dans quatre semaines en décidant, ou non, du prolongement de ce régime d’exception. Il faut ici insister sur une dimension essentielle qui interroge notre vie démocratique. Depuis 2015, la France a vécu plus de la moitié du temps avec des restrictions des libertés fondamentales. Jusqu’à infuser notre droit commun. Ne va-t-on pas, en marche accélérée, vers une toujours plus grande acceptation sociale sur des restrictions aux libertés sous l’effet conjugué de la crise sanitaire et la menace terroriste ? C’est à craindre au regard des toutes récentes enquêtes d’opinion sur cette question.

Comment y faire face sans alimenter un procès en irresponsabilité face à la maladie et à la barbarie ? Le gouvernement a pris une série de mesures pour accompagner ce durcissement du cadre sanitaire. Je ne développe pas, tout cela a été abondamment présenté dans les médias, avec un excellent décryptage dans l’Humanité.

Quelques principaux points à retenir. :

Les entreprises et les activités les plus percutées par les nouvelles décisions vont bénéficier d’un renforcement du fonds de solidarité, d’exonérations sur les cotisations sociales, d’un rallongement des prêts garantis par l’Etat.

La crainte des prochaines semaines est d’assister à un nombre conséquent de faillites d’entreprises.

Quel impact sur la sincérité du projet de loi de finances 2021, actuellement discutée à l’Assemblée nationale ?

Le gouvernement renvoie au 4e budget rectificatif de 2020 prévu début novembre.

Le ministère du Travail a amendé le protocole sanitaire à appliquer à l’entreprise. Les entreprises peuvent définir « un nombre minimal » de jours de télétravail par semaine dans les zones soumises à couvre-feu. Elles sont également « inviter à le faire » dans les autres zones. Les employeurs peuvent aussi adapter les horaires de présence afin de lisser l’affluence des salariés aux heures de pointe et veiller au respect des gestes barrières. Rien de contraignant donc, ce qui a suscité une approbation du président du Medef.

Le gouvernement a refusé une dérogation aux cinémas et aux théâtres, ce qui expose de nouveau le monde de la culture à une situation extrêmement préoccupante, avec une cascade de fermetures après les vacances de la Toussaint.

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LES DÉCISIONS FACE À LA PROPAGATION DU VIRUS ET À LA DÉGRADATION DE LA SITUATION SANITAIRE

le 21 October 2020

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