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14 NOVEMBRE 2015, 8 HEURES DU MATIN

    Le qualificatif de « terroristes », aujourd'hui mis à toutes les sauces comme pour alimenter un sentiment d'insécurité, s'applique parfaitement aux auteurs de l'attentat de Paris de ce 13 novembre.
    Ils n'ont pas choisi de faire sauter la Bourse des valeurs, ni le siège de TotalFinaElf, ni celui de la Société Générale ou d'un autre établissement financier. Ils n'ont pas non plus choisi de faire sauter un théâtre, un cinéma ou un autre lieu de culture à un moment où il est déserté, ce qui aurait été un acte symbolique contre la culture. Non : ils ont choisi de s'attaquer à des gens ordinaires, à un moment où ils étaient sûrs de faire un maximum de victimes.
    Le but était donc bien de répandre la « terreur », de créer un sentiment d'insécurité, d'induire un réflexe de repli sur soi et sur le groupe auquel chacun s'identifie. C'est le lit même du fascisme : aspiration à un pouvoir dictatorial, donc fort et « protecteur », revendication de la fermeture des frontières et de la porte de nos maisons, rejet des différences qui bousculent nos certitudes,…
    C'est l'abêtissement programmé, qui mène à la fameuse formule imbécile : « j'aime mieux ma sœur que ma cousine, et ma cousine que ma voisine ». C'est d'ailleurs la « logique » qui inspire tous les terroristes, qu'ils soient intégristes musulmans, chrétiens, juifs et autres adeptes de dogmes dont l'absolutisme les rassure : « les autres », ceux qui sont différents, sont un danger, et il faut les éliminer. La « consanguinité idéologique » les enferme dans la dégénérescence intellectuelle.
    La même qui nous menace tous dans le climat actuel.
    Fermer sa porte, c'est se rabaisser au niveau des modernes barbares.
    Il faut réagir, regarder les choses en face : la guerre engendre la guerre, et celle que nos dirigeants mènent contre les victimes mondiales de la misère pousse ces dernières à une révolte qui finit par se traduire en guerre en retour.
    Au lieu de bombarder en Irak et en Syrie, mieux vaudrait faire une pression suffisante sur ceux qui arment ces terroristes, comme nos « amis » l'Arabie Saoudite et les Émirats du Golfe. Mieux vaudrait interdire la vente d'armes à ces pays, armes qui se retrouvent dans les mains des terroristes. Mieux vaudrait ne pas importer le pétrole de contrebande que vend Daesch, et qui se retrouve dans nos réservoirs.
    Mais de telles mesures toucheraient aux sacro-saints intérêts financiers, et il vaut mieux sacrifier quelques vies et favoriser de cette façon la montée des idées brunes que de toucher à ces intérêts « supérieurs »-là, n'est-ce pas ?
 
Robert Carlier – 23 Crozant

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le 24 novembre 2015

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