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Pascal Posado et mémoire vivante. La passion du Marseille populaire

le 14 février 2016

3e arr. de Marseille. « La passion populaire » de Pascal Posado

le 13 février 2016

Au local de la section
21, boullervard Leccia
13003 - Marseille

Samedi 27 février à 15h

La projection sera suivi d'un débat en présence de Pascal Posado.

 

Un film consacré à la vie militante de Pascal Posado, qui se confond avec le caractère rebelle de la cité phocéenne. Une belle leçon d’humanité. Mémoire. « Pascal Posado. Le parcours exemplaire d’un résistant dans l’âme passion du Marseille populaire ».

Ce débat sera suivi d'un gouter partagé (thé, café, jus de fruits et douceur de La Belle de Mai).

Spectacle. Marie-Claude Vaillant-Couturier

le 09 février 2016

Mémoire. Des commémorations sur fond d’inquiétude

le 25 janvier 2016

Mémoire. Des commémorations sur fond d’inquiétude

Du 22 au 24 janvier 1943, les Nazis aidés de René Bousquet évacuaient les vieux quartiers pour les détruire. 25.000 habitants sinistrés. 1.642 Marseillais, dont 782 juifs, Déportés.

Marseille a commémoré hier le 73e anniversaire de « l’une des plus grandes tragédies de son histoire », dixit Denise Toros-Marter, Présidente de l’Amicale des anciens déportés d’Auschwitz, qui a longuement décrit avec Raymond Alexander, Président de la Mémoire Vive de la Résistance, et Francine Esalier, de l’Amicale des anciens Déporté d’Oranienburg, ce que furent l’expulsion de 25.000 habitants des quartiers du Vieux-Port, la destruction de 1.494 immeubles, les rafles et les déportations sans retour. Présentes aux cérémonies de souvenir, Martine Vassal, Présidente du Conseil départemental, et Caroline Pozmentier, représentant le Président du Conseil régional, ont entièrement laissé cette année la parole aux associations.

Le 22 janvier 1943, 40.000 personnes étaient contrôlées, 6.000 arrêtées et près de 2.000 emprisonnées aux Baumettes. Un premier convoi de 1.642 Marseillais partait le 24 janvier de la gare d’Arenc vers le camp d’internement de Compiègne rejoint par un second convoi de 800 hommes parti de Fréjus. 786 juifs de Marseille étaient déportés à Sobibor le 10 mars suivant, puis 600 Marseillais étaient envoyés à Sahsenhausen.

« Et voici que 70 ans après la Libération, nous vivons à nouveau une ère terrifiante contre laquelle il va falloir nous armer de vigilance, nous préparer pour affronter des jours difficiles », a alerté Denise Toros-Marter devant le Mémorial des camps de la mort sous l’Hôtel-Dieu. « Depuis les années 80, les dangers qui nous guettaient nous frappent à nouveau durement », lui faisait écho Gérard Bismuth, Secrétaire général du consistoire israélite de Marseille, à la seconde cérémonie sur le parvis de l’Opéra. « On ne vaincra ce fléau qu’à condition de le nommer, d’en finir avec les paraphrases frileuses qui nourrissent la montée des extrêmes. Comme souvent dans l’histoire du monde, les malheurs des juifs ont simplement précédé les malheurs des sociétés dans lesquels ils vivaient », rappelait-il.

Le chant des déportés était interprété par la chorale Rénanim suivi de Nuit et Brouillard de Jean Ferrat tandis que des enfants déposaient des gerbes de fleurs au pied d’une plaque apposée en 1993 en façade d’un mur avec sa phrase qui résume le sens des commémorations : « Ta mémoire est leur seul souvenir ». « Nous prions et nous bénissons la République et la France », a dit le Grand rabbin de Marseille, Ruben Ohana, associant à sa prière en mémoire des six millions de victimes de la Shoah, « tous nos compatriotes, les 130 victimes et toutes les autres d’avant tombées dans les derniers atroces attentats ».

David Coquille (La Marseillaise, le 25 janvier 2016)

Histoire. Georgette et Louis dans la tourmente des rafles

le 24 janvier 2016

Histoire. Georgette et Louis dans la tourmente des rafles

Témoignage. Les quartiers du Vieux-Port de Marseille sont bouclés dans la nuit du samedi 23 janvier 1943. 15.000 habitants sont évacués de force le lendemain. Les maisons seront dynamitées.

Ils s’appellent Georgette et Louis Dufour et ont respectivement 92 et 94 ans. Ils habitent Marseille. Mariés depuis 73 ans, en janvier 1943, ils étaient deux jeunes gens amoureux. Ils seront victimes de la vaste opération de destruction des quartiers du Vieux-Port. Parmi les 15.000 personnes évacuées, nombre de juifs qui ne reviendront pas. C'est à leur fille, Danielle Verna-Dufour, que l'on doit ces deux témoignages d'une rare intensité.

« La rafle du Vieux-Port, décidée par Himmler, a été confortée par les autorités françaises avec en tête un projet urbanistique de spéculation foncière dans un contexte d’idéologie fasciste, le Vieux-Port étant devenu un refuge pour les persécutés fuyant le nazisme », souligne-t-elle. « Il fallait le faire disparaître. Leur excuse ? fausse bien sûr : éliminer le crime, la saleté, le vice, le cosmopolitisme. Souvenons-nous pour ne pas faire les mêmes erreurs. » Ces parents ont livré, les larmes aux yeux, ce témoignage. « Je ne sais pas si c’est l’émotion ou d’avoir trop vécu, trop vu, qui mouillent leurs yeux. Mais j’y vois tout de même un éclat, celui de l’amour et, toujours, de l’espoir », note avec pudeur Danielle Verna-Dufour.

Louis Dufour

Je suis né en juin 1921. J’avais donc 22 ans en 1943 mais j’en avais 18 sur ma fausse carte d’identité sous le nom de Roger Boyer, ce qui me permettait d’échapper au travail obligatoire en Allemagne, réservé aux majeurs, (la majorité est alors à 21 ans) et, le plus drôle, d’avoir droit à une tablette de chocolat par mois. J’étais un « Flémouca » (Camouflé). J’étais tombé amoureux de ma femme, à l’époque une magnifique brune. Elle m’avait invité ce soir du 23 janvier 1943 au repas pour me présenter à ses parents, Giuseppe et Giuseppina Monaco, émigrés italiens naturalisés Français ayant fui la montée du fascisme en Sicile.

Il est 20 heures, le repas n’est pas terminé et il y a le couvre-feu. Ils me proposent de dormir chez eux pour ne pas courir de risque. Dimanche 24 janvier 1943, il est à peu près 5 heures du matin. Dans la rue, une voix forte, sèche, dure, qui résonne partout, nous intime de quitter sur le champ les appartements en n’emportant que le strict nécessaire. Ils ajoutent que nous serons de retour dans 24 heures, 48 maximum. Pas le temps de se retourner. Déjà, on tape aux portes, on nous pousse sans ménagement dans les escaliers, ça crie de partout. C’est la panique. Dehors la rue (elle habite la rue Lanternerie) est déjà noire de monde. Les familles apeurées se serrent tremblantes dans ce froid matin de janvier. Il y a des pleurs de bébé, des gémissements, des malades, des vieux que l’on soutient tant bien que mal, des femmes enceintes. L’effroi se lit dans tous les yeux. On se met en route, encadrés par l’armée française et allemande. Je saurai plus tard que nous étions environ 15.000 entourés par 5.000 soldats, fusil au poing. On nous entasse dans des trams qui nous conduisent en gare d’Arenc. Là, des wagons nous attendent et nous formons des files sur les quais. Je dois trouver une solution, je risque gros si on m’attrape ; les camps ou la prison après la torture pour me faire dire le nom de celui qui nous faisait les fausses cartes d’identité. C’était le Maire d’une commune de chez nous. Je ne me souviens plus de son nom. Il a été pris et exécuté. Je dois faire vite. Je connais leur manière d’agir ; j’ai travaillé à la gare, aux bagages. Nous étions surveillés par un soldat allemand. Un jeune collègue, un peu fou-fou, avait dit « Hitler, kaput ». L’Allemand s’est retourné et lui a mis une balle dans la tête. C’était comme ça.

Nous attendons, amassés sur le quai. Un cheminot passe près de moi. Je lui lance : « Donne-moi ta casquette. » Il me la fait passer. Je la mets sur ma tête et je réussis à sortir tranquillement des rangs. J’ai recherché cet homme très longtemps mais les moyens de communication n’étaient pas ce qu’ils sont maintenant. S’il me lit et qu’il se reconnaît, s’il a raconté son histoire à ses enfants ou petits-enfants, sachez qu’il m’a sauvé la vie. J’étais jeune et téméraire, j’ai attendu que ma fiancée, qui est devenue ma femme, monte dans les wagons pour partir.

Georgette Dufour

Je m’appelle Georgette, à vrai dire Concetta, Conception. Mais tout le monde m’appelle Georgette depuis que je suis arrivée en France à l’âge de 2 ans.

Ce matin-là, on est parti avec une couverture et quelques affaires. Notre perroquet est resté dans l’appartement. Je tremblais de peur et de froid. Les soldats allemands avec leurs fusils me terrorisaient. Même maintenant entendre parler allemand me donne des frissons. Avant de monter dans les trams, on marche sur le Vieux-Port. Il fait beau. Des gens endimanchés se promènent. Ils nous regardent passer comme des bêtes, curieux, indifférents, souvent dédaigneux. J’ai honte. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai honte. Pourtant moi aussi je me promène le dimanche, et je mets mes plus beaux habits, et mes chaussures avec la semelle en carton. Maintenant, j’ai peur. Je ne sais pas, à ce moment-là, que plus rien jamais ne sera comme avant.

On nous entasse dans des wagons. Et ils ferment les portes avec des grincements atroces. J’arrive tout juste à respirer. Pas de lumière. Mes parents me protègent comme ils le peuvent mais ils doivent penser avant tout à mes trois sœurs plus petites et qui réclament à boire et à manger. On est écrasés, les uns contre les autres. Le voyage est interminable, sans eau ni nourriture. Nous arrivons le soir au camp de Fréjus. Dès l’arrivée, les hommes et les femmes sont séparés. Les femmes gardent avec elles leurs enfants s’ils sont encore petits. Ma maman s’accroche au bras de mon papa et crie son désespoir. Nous nous plions tous aux ordres sous les hurlements. Un grillage sépare les hommes des femmes. Le soir, on nous jette de la paille et nous dormons là, à même le sol en ciment dur et froid. J’ai 18 ans. Je le supporte. Mais je me demande maintenant comment ont fait les vieux, les malades, les petits.

Sept jours plus tard on m’appelle. Il y a là, assis à une petite table, un officier allemand et un officier français. Il y a 2 files plus loin. On avance : « Nom, prénom, âge. Tu connais quelqu'un à Marseille ? Adresse. » Je donne le nom et l’adresse du père de Louis, Dufour Henri, la Belle de Mai. « File de droite. » Il a vociféré « file de droite » sans avoir attendu la fin de ma réponse, un peu au hasard. Je ne saurai que plus tard que la file de gauche était destinée aux camps d’extermination de Sobibor et d’Auchwitz.

On me met dans un train direction Marseille où je rencontre ma marraine qui habitait à une rue de chez nous. Je ne suis jamais sortie seule. Je suis perdue. Elle m’indique comment aller à l’adresse que j’ai indiquée. Plus tard, avec Louis, nous sommes allés avec un charreton pour essayer de récupérer ce qui n’avait pas été pillé dans notre appartement (par les « bons » Français). Louis a réussi à se procurer un brassard pour franchir le barrage. Partout des ruines encore fumantes, une odeur âcre, la désolation. Notre immeuble est encore debout (il sera dynamité le lendemain).

J’entre en pleurant dans l’appartement. Notre perroquet Coco s’était caché derrière le manteau de la cheminée. Il est mort là de peur, de faim et de froid. Comme il était jovial quand de sa voix nasillarde il accueillait mon papa qui rentrait du travail : « Monsieur Monaco ! Monsieur Monaco ! » Tout a été volé, pillé, cassé, détruit. Le coffre où se trouvait mon trousseau a disparu. Délicatement, maman y déposait des draps brodés et repassés, durement acquis, pour un futur mariage. Plus rien ! disparus l’argent, les bijoux, les habits, les couverts, les draps, les serviettes, les provisions, les raisins pendus que maman faisait sécher. Il reste une table, des chaises renversés. Voilà.

Recueillis par Danielle Verna-Dufour (La Marseillaise, le 24 janvier 2016)

Les cérémonies officielles de la commémoration des rafles a lieu aujourd'hui à 10h au monument de la déportation, place du 23 janvier 1943 dans le 2e arrondissement de Marseille.

Rencontre. « Ayez des convictions et battez-vous pour »

le 20 janvier 2016

Rencontre. « Ayez des convictions et battez-vous pour »

Des résistants et déportés témoignent devant des adolescents pour les prévenir des dangers du fascisme.

Comme depuis six années déjà, des rencontres sont organisées entre des anciens résistants et déportés et des élèves de collèges et lycées. Marcel Thomazeau, un résistant déporté au camp de Mauthausen, et Jean-Bernard Cayron, un ancien résistant dans les Service Air Special (SAS), les commandos parachutistes anglais, ont ainsi pu témoigner auprès de ces jeunes de leurs histoires. « J’avais 17 ans quand l’Allemagne a envahi la France en mai 1940. J’ai vu ma France coupée en deux zones, sa belle devise, Liberté, Égalité, Fraternité, remplacée par le Travail, Famille, Patrie du gouvernement fasciste de Pétain qui a été installé par les Députés qui ont ainsi étranglé la République », raconte Marcel Thomazeau à une assemblée captivée.

« Déjà en 1939, nous avions créé un groupe pour dénoncer le fascisme de Franco et quand nous avons été envahis, nous nous sommes reformés pour faire des actes de résistance. On a distribué des tracts puis quand cela ne suffisait plus, on a mené des actions fortes. On a appris à manier des armes et la dynamite pour faire des sabotages. Mais une centaine d’entre nous a été arrêtée. 37 ont été condamnés à mort immédiatement, dont mon frère, puis 18 autres par la suite. Moi, j’ai été condamné à 7 ans de travaux forcés en prison, puis au bagne de Fontevraud avant d’être déporté au camp de Mauthausen où je suis resté jusqu’en mai 45. À ma libération, je ne pesais plus que 34 kilos et j’avais une tuberculose pulmonaire », relate-t-il à 93 ans.

« La haine des étrangers, c’est renier la France »

« Quand j’avais 14 ans, j’étais à Paris et je me suis engagé dans un groupe pour qui je collectais des informations. Ensuite, j’ai été envoyé en Angleterre et j’ai intégré les SAS, je voulais me battre », retrace Jean-Bernard Cayron. « Au Débarquement, j’ai été parachuté derrière les lignes ennemies pour faire des sabotages et renseigner les Alliés des forces adverses. On a même réussi à capturer le chef de la Gestapo. Ensuite, je suis allé en Hollande du Nord pour continuer à combattre les Allemands », précise-t-il.

Si aujourd’hui les deux hommes s’adressent aux enfants, c’est parce qu’ils ont un message à faire passer. « Vous êtes vous aussi exposés à des dangers. Méfiez-vous des promesses de ceux qui disent que les politiques sont pourris. Les élus sont la République ! La haine des migrants et des étrangers, c’est renier la France et Marseille, car elles ont été créées par eux ! Méfiez-vous de cette démagogie », alerte Marcel Thomazeau faisant référence à la montée du fascisme en France, comme elle a déjà eu lieu il y a moins d’un siècle. « Il faut que vous ayez des convictions et que vous vous battiez pour elles », renchérit alors l’ancien membre des SAS. Son jeune public semble lui avoir reçu cinq sur cinq.

Alan Bernigaud (La Marseillaise, le 20 janvier 2016)

Patrimoine. Un appel lancé aux Marseillais

le 19 janvier 2016

Patrimoine. Un appel lancé aux Marseillais

Nouvelle collecte pour le projet « Marseille populaire ».

L’association Promémo, en partenariat avec les éditions de l’Atelier et la Marseillaise, continue sa quête de souvenirs du Marseille populaire le 21 janvier de 9h à 12h comme chaque dernier jeudi du mois au cœur des locaux du journal.

Ces informations seront utilisées dans un beau livre d’environ 180 pages qui devrait sortir avant Noël 2016, au mois de novembre ou décembre, au prix de 30 euros. Cette date est cependant soumise à condition. Si le nombre de données n’est pas suffisant, il ne pourra pas voir le jour. L’objectif étant de restituer par le témoignage et l’image, l’histoire d’une Marseille ouvrière du XXe siècle.

Les premières séances de collectes ont permis de réunir un certain nombre de pièces et de contacts. Toutefois, davantage de documents sont encore nécessaires. « Certains des 14 thèmes sont déjà assez complets, mais c’est un travail de fourmi pour trouver tous les renseignements dont on a besoin », confie Gérard Leidet, co-Président de Promémo.

Le sport, les mouvements sociaux ou l’enfance ont été étayés, cependant, il reste des lacunes pour les thèmes de la mer, de la culture et des loisirs populaires. Promémo espère avoir prochainement des éléments nouveaux, notamment concernant les fanfares en général, les harmonies de cheminots en particulier, les activités de plage ou encore sur le port et les bateaux de pêche.

Toute participation est utile, rappellent les historiens. « On ne compte que trois ou quatre témoins par matinée en général. De plus, les gens mettent du temps à se confier et à nous faire confiance » explique Gérard Leidet. De plus, les témoignages non retenus pourraient être utilisés pour un CD, vendu avec le livre.

L’objectif est de restituer une parole populaire grâce à ceux qui ont façonné Marseille par leur vie. Promémo encourage les personnes ne pouvant pas se déplacer aux réunions à les contacter.

La Marseillaise, le 19 janvier 2016

Pour plus d’infos ou témoigner : Gérard Leidet au 06.27.75.17.44.

Création du livre Marseille populaire

le 11 janvier 2016

Création du livre Marseille populaire

L’association Promémo vous sollicite concernant la réalisation d’un ouvrage illustré sur l’histoire populaire de la ville de Marseille.

En effet, afin de réunir un grand nombre de documents iconographiques illustrant la vie quotidienne dans les différents quartiers marseillais tout au long du siècle dernier, nous souhaiterions solliciter une aide de votre part qui pourrait consister dans le prêt de documents (photos, textes, gravures, enregistrements de témoignage…) et l’autorisation de leur reproduction.

Vous trouverez dans le dossier ci-aprés la liste des thématiques retenues et une présentation du projet éditorial.

Nous vous remercions par avance pour l’accueil que vous réserverez à notre demande et nous restons à votre disposition pour répondre à toute question.

A noter qu’un rendez-vous mensuel a lieu chaque dernier jeudi dernier du mois au local du journal La Marseillaise.

Par ailleurs, notamment s’il ne vous est guère possible de vous déplacer, vous pouvez prendre contact avec

Gérard Leidet
Coprésident de Promémo (Provence mémoire et monde ouvrier)
tél : 06 27 75 17 44
mail : gerard.leidetatneuf.fr

Les 14 thèmes du livre

  • Habiter Marseille (logement, quartiers, appartenance, rues, chantiers…)
  • Enfance (comprend le thème de l’école)
  • Familles
  • Amour
  • Jeunesse
  • Femmes
  • Métiers (docks et dockers à évoquer ici ou dans luttes et combats)
  • Ville ouverte sur le monde
  • Culture (populaire), loisirs (musique, fanfare, spectacles ; hip hop, culture urbaine ?)
  • Sports
  • Marseille champêtre
  • La mer (port, bateaux, pêche ; plages : à placer ici ou bien dans loisirs, ou dans sociabilité, ou… ?)
  • Sociabilité (cercles syndicaux, mutualistes, religieux, bistrots, pétanque, manille…)
  • Luttes et combats

Projet de livre sur Marseille : Marseille, une mémoire populaire

Avec les Éditions de l’Atelier et La Marseillaise, Promémo projette la publication d’un beau livre illustré intitulé Marseille, une mémoire populaire, retraçant l’histoire populaire de la ville de Marseille à travers des documents photographiques et des témoignages personnels. L’ambition de l’ouvrage est, par le biais de ces témoignages et documents, de mettre en valeur cette histoire populaire, sans regard nostalgique ni souci commémoratif mais, au contraire, en montrant combien cette mémoire peut rendre présent un passé individuel et collectif.

Nous espérons ainsi fournir à un large public un moyen de s’emparer de cette histoire et de voir combien elle résonne encore aujourd’hui. Le livre s’adresse bien entendu aux habitants de Marseille, mais aussi à un plus large public : à tous ceux qui, séduits par cette ville tellement singulière, souhaiteront, grâce à ce livre, se plonger dans l’histoire sensible du Marseille populaire. De leur côté, les historiens pourront y trouver un outil car cet ouvrage leur fournira un vivier de sources orales et photographiques nécessaires à toute recherche en histoire sociale.

Des chercheurs en histoire sociale marseillaise et du mouvement ouvrier provençal superviseront la collecte des documents et le choix de ceux qui seront publiés, en lien avec l’éditeur, et seront les auteurs des textes. À leur regard s’ajoutera celui du cinéaste Robert Guédiguian, qui participera au choix des documents et signera le texte d’ouverture de l’ouvrage.

Nous ambitionnons de couvrir dans ce livre tout le XXe siècle, sans restriction de dates. Son organisation ne sera pas chronologique mais thématique. Le texte ne sera pas celui d’un ouvrage universitaire revenant sur une histoire, mais un alliage entre les témoignages recueillis, les commentaires des photographies, et le regard que les auteurs pourront porter sur la mémoire sensible du peuple marseillais, sur ce passé toujours actuel et sur la manière dont il résonne aujourd’hui.

Commémoration. Louise Michel, l’éternelle

le 10 janvier 2016

Commémoration. Louise Michel, l’éternelle

Le comité marseillais des Amis de la Commune a rendu hommage, hier, à la militante anarchiste, jour anniversaire de sa mort, il y a 110 ans à Marseille.

Au-dessus de la porte d’entrée de l’hôtel Duc, boulevard Dugommier dans le 1er arrondissement de Marseille, une plaque de marbre rend hommage à Louise Michel, héroïne de la commune et militante anarchiste, décédée le 9 janvier 1905, dans cet hôtel autrefois appelé l’Oasis.

C’est là que chaque année depuis la création du comité Marseillais des Amis de la Commune qu’un hommage est rendu à la célèbre communarde, dont l’historien Michel Barbe faisait remarquer hier matin, que jamais personne ne s’était posé la question de savoir pourquoi Louise Michel était venue mourir à Marseille. Dans les biographies on ne trouve rien sur les derniers mois de sa vie. « C’est parce qu’elle agissait aux derniers moments de sa vie pour l’indépendance de l’Algérie que l’on ignore tout de ces trois derniers mois », présume-t-il.

Le souvenir de Louise Michel prend cette année une résonance toute particulière. Au-delà des Amis de la Commune, dans le rassemblement avaient pris place des Libres penseurs, mais aussi Patrick Mennucci. « Ces 110 ans sont une borne », pour le Député socialiste, qui pense que les messages portés par cette personnalité peuvent encore rassembler la gauche. Que pourrait penser Louise Michel de cette gauche qui instaure l’état d’urgence et promet la déchéance de la nationalité ? Patrick Mennucci, dont la section socialiste du 1er arrondissement porte désormais le nom de la communarde, juge important « d’assumer ensemble ». Ce qui n’est pas du goût de tous les participants.

Christian Pellicani, membre actif du comité et conseiller d’arrondissements communiste, avait pris soin de rappeler que la création de la Commune prouve que l’on peut faire autrement. « Encore faut-il qu’il n’y ait pas trop d’écart entre ce que l’on dit et ce que l’on fait », martèle-t- il. Louise Michel était un bel exemple de ces valeurs de la République toujours vivace. À un moment où l’on a besoin de donner du sens à la politique, la place Louise-Michel attend toujours d’être baptisée.

Gilbert Bertolini, Président du comité marseillais, ne désespère pas qu’un jour puisse renaître cette Commune. « La situation est la même. Pour qu’il y ait fondation de la Commune, il faudrait sensibiliser toutes les organisations démocratiques. » Et Michel Kadouche, Secrétaire du comité, d’insister à son tour. « Tout est là : régression sociale, remise en cause du code du travail, nous retrouvons les conditions que la Commune avait combattues. La première mesure qu’elle avait pris avait été d’interdire aux ouvriers boulangers de travailler la nuit », souligne-t-il.

Catherine Walgenwitz (La Marseillaise, le 10 janvier 2016)

Comité marseillais des Amis de la Commune 06.77.47.44.91.

La création, un acte de résistance

le 10 janvier 2016

La création, un acte de résistance

Résister. Conférence débat sur la création et la résistance à la Baume-lès-Aix en mémoire des attentats contre Charlie

La création artistique et intellectuelle peut-elle donner l’envie d’espérer et de continuer à vivre. Et plus globalement, cette création peut-elle devenir un acte de résistance et comment se manifeste-t-elle ?

Le centre culturel La-Baume-lès-Aix, en partenariat avec le Site-mémorial du Camp des Milles, a organisé, hier, une conférence-débat autour de cette thématique pour faire mémoire aux attentats contre l’hebdomadaire satirique « Charlie Hebdo », un an après. Pour éclairer les participants à cet événement, les organisateurs ont invité Carole Talon-Hugon, professeur de philosophie à l’université Sofia-Antipolis, directrice de recherche d’histoire des idées (CHRI) et présidente de la société française d’esthétique qui a décortiqué les liens, pas toujours aussi évidents, entre création et acte de résistance. Elle a donné quelques pistes de réflexion et échangé avec la salle. Les participants se sont en- suite répartie dans plusieurs ateliers pour se pencher, en petits groupes, sur des œuvres artistiques (Max Ernst, Wols, Ferdinand Springer ou encore Hans Bellmer…) afin que chaque participant puisse apporter un regard sur ce qu’est « créer pour résister ».

L’influence de l’internement

Une manière de leur faire découvrir, à partir de ces œuvres, réalisées entre 1939-1941, par les internés du Camp des Milles, et des documents historiques, « les destins particuliers de ces artistes », les conditions et le contexte dans lesquels ont été réalisées ses œuvre. Ils ont pu percevoir quel a pu être l’influence de l’internement sur le processus créatif comme capacité de résistance.

Des travailleurs sociaux et des intervenants du centre social Jean-Paul Coste d’Aix-en-Provence, sont venus présenter également le projet réaliser, en partenariat avec le site du Camps des Milles, sur le thème de « créer pour résister ». Il s’agit de la réalisation d’un spectacle multidisciplinaire, mêlant théâtre, danse (hip-hop, rap, danse contemporaine…) dans lequel on image la réouverture du camp avec dedans les artistes internés. Ils doivent, à partir de cette situation, à leur manière, et avec les formes actuelles de d’expression artistique, essayer de créer pour résister.

Mustapha Chtioui (La Marseillaise, le 10 janvier 2016)

« Ils croyaient trouver refuge au pays des droits de l’homme »

Responsable du contenu des programmes du Camp des Milles, Mémoire et Éducation, Bernard Mossé, revient sur l’histoire de ces artistes et intellectuels allemands internés au Camp des Milles.

La Marseillaise. Comment des artistes et des intellectuels allemands ont-ils pu se retrouver au Camp des Milles ?

Bernard Mossé. L’Histoire du Camp des Milles est liée à la Shoah mais, elle est aussi liée à l’internement de certains artistes et intellectuels essentiellement allemands, en 1939-1940. Ils avaient quitté l’Allemagne nazie parce qu’ils étaient persécutés ou sentaient la persécution arrivée croyant trouver refuge dans le pays des droits de l’homme. Un certain nombre avait choisi de s’établir dans notre région, c’est ainsi que certains d’entre eux se sont retrouvés internés dans le Camp des Milles. Ils l’ont été parce qu’on les vise comme des espions potentiels, des sujets ennemis alors qu’ils sont, pour la plupart, des amis de la France.

La Marseillaise. Quels genres d’intellectuels et quelles créations ont-ils produits pour « résister » ?

Bernard Mossé. Toutes sortes d’intellectuels et d’artistes. Des musiciens, des peintres, des philosophes, des écrivains, des architectes, des hommes de théâtre, des scientifiques... Une intelligentsia allemande qui avait fuit le régime nazi, dans les années 1930. Ils vont produire plus de 350 dessins, peintures, sculptures, gravures, etc… Pour nous, c’est l’illustration de leur résistance. Et puis, il y a eu aussi de la production intellectuelle. On a même retrouvé trace d’une conférence d’un professeur de médecine qui fait un exposé sur la sérologie, aux autres internés. La même chose avec la musique. Des concerts ont été organisés auxquels même les gardiens assistaient… Ils créent pour résister aux conditions inhumaines qui leur sont faites…

La Marseillaise. L’une des missions de la Fondation du Camp des Milles est d’aider, le public, jeune ou moins jeune, à percevoir la réalité sensible de l’histoire mais aussi les mécanismes humains fondamentaux qui peuvent permettre de résister même dans les pires conditions…

Bernard Mossé. C’est la mission première de la Fondation Camp des Milles, faire passer cette histoire et les messages qu’elle porte dont celui de « créer pour résister ». On reçoit environ 80.000 visiteurs par an dont la moitié est constituée d’un public scolaire ou de jeunes. Il s’ agit de leur faire connaître cette histoire terrible qui aboutit finalement à ce que le Camp des Milles participe à l’extermination des Juifs. Leur montrer qu’au cœur des ces engrenages, il y a des hommes qui résistent par l’art, la création…

Mustapha Chtioui (La Marseillaise, le 10 janvier 2016)