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15e arr. de Marseille. Exposition de plaques commémoratives

le 06 octobre 2015

2e et 3e arr. de Marseille. Trois résistants communistes honorés

le 01 octobre 2015

2e et 3e arr. de Marseille. Trois résistants communistes honorés

Les communistes des 2e et 3e arrondissements, accompagnés par les porte-drapeaux de l’Arac et la Conseillère municipale Valérie Diamanti se sont retrouvés hier pour fleurir les plaques rendant hommage à trois jeunes résistants communistes de leurs quartiers : Vincent Estatico, Jean Trinquet et Charles Vargiarelli morts pour que vive la France. Maître de cérémonie, Georges Sanchis, soulignait en présence d’Antoinette Estatico, sœur de Vincent, l’importance d’entretenir la mémoire de la Résistance. « Les idées xénophobes, fascistes, le rejet des hommes et des femmes, gagnent du terrain et menacent à nouveau notre République. Souvenons-nous de ceux qui ont donné leur vie pour la paix et le progrès. Sans eux, la Sécurité sociale qui va fêter ses 70 ans n’existerait pas », insiste-t-il.

La Marseillaise, le 1er octobre 2015

2e arr. de Marseille. Hommage aux résistants

le 29 septembre 2015

Mercredi 30 septembre à partir de 17h

Un hommage aux résistants sera rendu par la section PCF du 2e arrondissement devant les plaques de :

  • Vincent Statico (6, rue Plumier)
  • Vargiarelli (7, rue Gourgeon)
  • Jean Triquet (église des Carmes)

2e arr. de Marseille. Hommage aux résistants

le 29 septembre 2015

Mercredi 30 septembre à partir de 17h

Un hommage aux résistants sera rendu par la section PCF du 2e arrondissement devant les plaques de :

  • Vincent Statico (6, rue Plumier)
  • Vargiarelli (7, rue Gourgeon)
  • Jean Triquet (église des Carmes)

Aubagne. Le cercle de l’Harmonie, une longue histoire aubagnaise

le 27 septembre 2015

Aubagne. Le cercle de l’Harmonie, une longue histoire aubagnaise

Mémoire. Libération, grèves, victoires et défaites électorales, idées et réflexions, le lieu a été, et reste, un phare politique de premier ordre. Témoignages croisés.

1890-2015 et toujours debout. L’histoire du cercle de l’Harmonie s’inscrit dans la grande Histoire, avec un grand « H » de notre pays et de sa ville, façonnée dans la joie, le sang versé et les larmes, au gré des aléas de la vie politique et sociale, de ces combats menés tambour battant, et de ses victoires, limpides et nombreuses qui marquent les esprits. Cette histoire s’ancre aussi dans le quotidien, comme en témoignent Gérard, Jacques, René et François et à travers eux, les milliers d’aubagnais et aubagnaises qui ont participé à la vie du Cercle.

« Nous allions y livrer le pain, mon père était boulanger au Pont de l’Étoile », détaille Jacques Cattellani qui adhère au cercle de l’Harmonie en 1943. Pour y jouer au football, tout en poursuivant l’activité familiale aux fourneaux.

Esprit de résistance

Lors des combats de la libération, « nous sommes montés au premier étage avec des fusils pour garder le cercle ». Jacques n’avait que 17 ans, son engagement se pour- suivra en participant, notamment, au lancement des Jeunesses Communistes à Aubagne. A quelques centaines de mètres de là, « quatre adhérents sont morts, le 21 août, lors d’une échauffourée avec les allemands ». Les noms de Lucci Raoul, Marius Capinezzi, Jean Giaccometti et Scotto Duma et leurs portraits figurent en bonne place au mur de l’établissement qui ne manque pas de rendre hommage aux siens. Lieu de loisirs, de consommation, festif et sportif, les ouvriers qui le fréquentent sortent des tuileries, nombreuses à l’époque, beaucoup de cheminots aussi, des artisans et commerçants, « il y avait trois trous d’argile à Aubagne se rappelle-t-il, tout le monde y travaillait ». La céramique, la poterie, la fabrication de tuiles, c’était « le poumon d’Aubagne ». René Palmieri a très tôt connu les ouvriers des tuileries, mais de l’autre côté de la barrière.

« Mon père était contremaître, nous avions un logement de fonction et pendant les grèves de 36, pour rentrer chez nous, il fallait passer les piquets de grève ! » se souvient-il. Il commence à fréquenter le cercle pour jouer aux boules avec son frère, il y adhère en 41. A son retour après la guerre, il commence à travailler… et s’engage à la CGT, motivé par « les conditions de travail auxquelles sont confrontées les ouvriers et les décisions iniques ».

Le cercle fait figure de centre de gravité de la politique locale, « lorsqu’il y avait un problème dans un quartier, c’est ici que l’on en discutait », atteste François Coquillat, ancien Adjoint d’Edmond Garcin, « le minot du cercle » comme l’appelle affectueusement Jacques. « Il était toujours ici et a continué à l’être ». Avant même l’élection d'Edmond Garcin, « le Cercle de l’Harmonie, c’était la Mairie », reprend François Coquillat, « avec une grande fraternité, des banquets républicains, dans le même esprit qu’à l’origine, de grandes fêtes où les élus et candidats prenaient la parole ». Et une effervescence, « c’est ici par exemple que nous avions réfléchi à comment remettre la céramique d’Aubagne sur les rails alors qu’elle était en pleine déconfiture », poursuit l’ancien élu. « C’était aussi le moyen de bâtir des programmes qui correspondent vraiment à la vie des aubagnais ». Des batailles électorales homériques, qui donnaient lieu à des fêtes à la hauteur de l’événement, que ce soit pour les élections d’Edmond Garcin, Jean Tardito ou Daniel Fontaine.

« Ce qu’il y a de merveilleux, c’est cet esprit républicain, de rassemblement de personnes de sensibilités différentes, qui se retrouvent autour des mêmes valeurs », estime Gérard Rouquerrol, arrivé à Aubagne dans les années 70. « Les batailles électorales partaient d’ici, les élus étaient à l’unisson ». Certes, la défaite de 2014 est encore dans toutes les mémoires, « nous avons eu du mal à l’encaisser », témoigne- t-il, « mais nous sommes à nouveau repartis. Et les aubagnais peuvent déjà faire la différence : l’abandon d’un programme ambitieux de logement social, le tram… ». Et comme le disait vendredi soir Serge Staquet, le Président, lors du lancement de ces trois jours de fêtes, « le Cercle reste un point d’appui pour ceux qui ont à cœur de poursuivre la lutte du progrès social ». De l’idéal républicain.

La Marseillaise, le 27 septembre 2015

Aubagne. Ensemble pour « résister devant l’intolérable et l’arbitraire »

le 26 septembre 2015

Aubagne. Ensemble pour « résister devant l’intolérable et l’arbitraire »

Ouverture, hier soir, des festivités autour du 125e anniversaire du Cercle de l’harmonie. Elles se poursuivent encore aujourd’hui et demain.

Des anciens Présidents du Cercle, deux anciens maires, d’anciens élus, des témoignages d’anciens.... pourtant tous bien réunis autour d’un actuel et fringant plus que centenaire, le Cercle de l’harmonie d’Aubagne. Une institution locale qui fête ses 125 ans ce week-end et dont le coup d’envoi des festivités a été donné hier soir.

De nombreux visages amis étaient présents pour témoigner leur soutien et affection à ce lieu, « né le 21 septembre 1890 par la volonté de progressistes de donner une place nouvelle à la démocratie, à la reconnaissance des droits des liber- tés, une nouvelle étape de la République », rappelle, dans son discours inaugural, Serge Staquet, l’actuel Président.

Une République mise à l’honneur lors du dévoilement d’une plaque réalisée par les élèves de l’école de céramique d’Aubagne. On y voit le visage de Marianne, dominé par le Garlaban et la devise « liberté, égalité, fraternité ».

Un week-end chargé

Des valeurs chères au Cercle, « où la Marianne vient une fois de plus exprimer le modèle de société que nous voulons conserver pour nos générations futures où le vivre ensemble reste le choix indélébile du peuple », fait valoir le président. « Vivre, respirer la différence, l’apport de l’autre, la solidarité, le respect mutuel, la paix, la tolérance, comme gage de pas céder aux hurlements de la haine de la peur de l’autre mais, bien au contraire, se bâtir sur le ciment de la fraternité », exhorte-t-il.

Tout en saluant tout ce qui ont œuvré pour que le Cercle « soit un symbole de la réussite d’Aubagne », Serge Staquet n’en a pas moins relevé les « bouleversements sans précédent » issus du « changement de municipalité » et marqués par l’austérité. Malgré tout, le Cercle « veut rester fidèle à ses idéaux » et s’attaquer « au défi pour donner une chance à Aubagne de rester Aubagne ». En ce sens, le Cercle accueillera dimanche la marche de la paix, « c’est notre façon de montrer notre détermination, notre volonté de résister devant l’intolérable et l’arbitraire ». Un vœu qui se traduit par les réjouissances prévues au programme encore aujourd’hui et demain, « à l’image du sens que l’on veut donner au cercle : culture, loisirs, débat et convivialité », souligne Serge Staquet.

Au menu donc cet après-midi, à partir de 15h, jeux pour enfants, atelier céramique pour adultes et enfants et concours de pétanque mixte en triplette. Demain, rendez- vous en fin de matinée (11h30) pour accueillir les arrivées conjointes de la concentration de l’Harmonie cycliste et de la marche de la Colombe organisée par l’Appel des cent. Un aïoli géant est prévu (12h30) avant une rencontre-débat (15h), « La République, une idée neuve ? », présentée par Pierre Dharréville et animée par Jean-Pierre Brundu. Enfin, à 18h, un spectacle « Les femmes du sud » de Catherine Lecoq sur les chantiers navals de la Seyne, marquera la fin des festivités.

Florent De Corbier (La Marseillaise, le 26 septembre 2015)

Mémoire. De nouvelles pierres à l’édifice

le 25 septembre 2015

Mémoire. De nouvelles pierres à l’édifice

Promemo poursuit sa collecte de témoignages d’un Marseille populaire.

L’association Provence, mémoire et monde ouvrier (Promemo), tenait hier matin, une nouvelle permanence dans les locaux de la Marseillaise. S’inscrivant dans le partenariat avec les éditions de l’Atelier et notre titre, en vue de la publication du livre prévu pour automne 2016 : Marseille populaire.

L’association a recueilli de nouveaux témoignages qui participeront à l’élaboration de l’ouvrage inscrivant Marseille dans son contexte social depuis le XIXe siècle.

Tout d’abord, de nouveaux éléments oraux et écrits ont suscité l’intérêt des membres de l’association, Gérard Leidet et Bernard Régaudiat. Ces derniers ont recueilli des informations concernant la vie dans les quartiers du Rouet (8e) et de la Belle-de-Mai (3e) lors des années d’occupation et d’après-guerre. Informations qui sont complétées par d’autres apports : « Douce Banlieue », un livre retraçant l’histoire de Marseille en général par le biais de photographies d’époque, un vieil article de journal du Petit Marseillais, et un souvenir littéraire Jean Ballard & les Cahiers du Sud.

Ces éléments permettent déjà de dégager un des axes principaux du livre : la vie sociale à Marseille pendant l’intégralité du siècle dernier « On couvre tout le siècle », confirme Gérard Leidet.

Cette œuvre parlera aussi des marqueurs emblématiques de la cité phocéenne comme le port de Marseille, les traditionnels cabanons, les transports, les bistrots...

Ces axes seront sans doute illustrés par l’apport de connaissances de Julien Dubois, étudiant en deuxième année de thèse en histoire sociale et politique de Marseille. Ce dernier a révélé d’authentiques informations concernant les liens et les lieux sociaux marseillais aux membres de l’association, notamment l’existence des cabanons démocratiques à Endoume (7e) en 1870 ou de la bibliothèque socialiste qui avait son siège sur le boulevard Périer (8e et 7e). Ces infor- mations permettent de souligner parfaitement qu’il y avait déjà une sociabilité populaire à Marseille durant les années 1900.

Certains ont fait le déplacement pour confier leurs souvenirs, d’autres pour apporter des précisions, mais tous pour partager la vision d’un Marseille qui n’a jamais cessé d’aller de l’avant.

Alexis Kaiss (La Marseillaise, le 25 septembre 2015)

Plus d’informations : promemo.fr

Affaire Audin. 57 ans de mensonge et la vérité loin du point final

le 23 septembre 2015

Affaire Audin. 57 ans de mensonge et la vérité loin du point final

Le tribunal de grande instance de Marseille replonge dans les affres de la guerre d’Algérie. Le général Maurice Schmitt poursuit le président de « Sortir du colonialisme » en diffamation.

Maurice Audin ne s’est pas évadé comme la version officielle l’a assuré pendant 57 ans. « Il est mort durant sa détention », confirmait le 18 juin 2014, l’Élysée. Mais dans quelles circonstances ce jeune mathématicien de 25 ans, membre du Parti communiste algérien, a-t-il trouvé la mort, après qu’il a été arrêté par les parachutistes du général Massu le 10 juin 1957 ? C’est ce que tentent d’éclaircir les historiens Pierre Vidal-Naquet, Jean-Pierre Vernant, Raphaëlle Branche, par exemple, et sa femme Josette Audin. Ou encore Henri Pouillot, ancien combattant et citoyen chercheur. Hier, l’affaire Audin venait à la barre à Marseille.

« Le général Maurice Schmitt était capitaine à l’époque des faits, dans les fonctions d’officier de renseignements, il rencontrait donc quotidiennement au QG de l’État Major d’Alger tous les autres officiers de renseignements du secteur ? » : c’est sur cette affirmation, ponctuée par un point d’interrogation, que démarre l’audience.

Le chef d’État Major Maurice Schmitt, qui n’en est pas à sa première comparution (il est condamné en octobre 2003 pour diffamation à l’encontre de Malika Koriche, Ali Moulaï et Rachif Ferrahi qui l’ont désigné comme celui qui a ordonné et dirigé leur torture en 1957), voit dans ce passage d’une lettre ouverte d’Henri Pouillot publiée par Le Combattant une diffamation à son égard puisqu’il aurait ainsi été informé du sort de Maurice Audin : « On considère que je sais et que je me tais. »

Matière à interrogation

Certes, le général Schmitt n’était pas officier de renseignements mais lieutenant : « Je faisais du Vigipirate. » Certes, rappelle la procureure, « quand on affirme quelque chose d’aussi grave, il faut le prouver ». Certes, « les faits de tortures tout le monde en a parlés », balaye encore d’un trait le bâtonnier José Allégrini, avocat d’un plaignant qui ne fait pas mystère dans ses publications de la haine qu’il nourrit contre les communistes. Mais, insiste maître Pierre Mairat, pour la défense de l’accusé, stupéfait d’être à la barre sur la base d’une question de ponctuation, « nous affirmons qu’il faut interroger les militaires en poste à ce moment et que les réunions étaient quotidiennes entre Schmitt et les autres officiers impliqués dans cet épouvantable épisode ». Fait avérés par le général lui-même dans ses écrits de « travail d’équipe intense » et autres « liaisons quotidiennes ».

Pour José Allégrini, « le fond c’est l’affaire Aubin » et il s’agit ici de faire porter à son client « le poids indu d’une vérité qu’il ne détient pas ». Pour l’historien Gilles Manceron, témoin appelé à la barre, lecteur attentif du général, mais également des Carnets secrets de la guerre d’Algérie, dans lesquels le récit d’Huguette Akkache où le nom du lieutenant Schmitt est cité à plusieurs reprises comme dirigeant les interrogatoires et ordonnant les tortures, le doute persiste sérieusement : « Il a rencontré des officiers de l’État Major de la 10e DP, dont le lieutenant colonel Roger Trinquier, collaborateur direct de Massu, et le capitaine Alain Léger, le commandant Paul Aussaresses étant chargé par le général Massu de l’action. C’est son régiment qui a démantelé le réseau FLN à l’origine d’une série d’attentats. Il peut donc avoir des informations sur les circonstances de la mort d’Audin. » Le général cite par ailleurs Maurice Audin en ces termes : « Il est clair que Boumendjel, Maurice Audin et Larbi Ben M’Hidi auraient dû être traduits devant un tribunal. Les trois autres ont été exécutés sur ordre durant leur détention. »

Il y a donc bien lieu d’interroger ces officiers. « Nous ne sommes pas sur la notion de repentance », précise Pierre Pradel, « nous cherchons à donner à l’histoire les moyens d’une vérité. » Le tribunal rendra son délibéré le 3 novembre.

Myriam Guillaume (La Marseillaise, le 23 septembre 2015)

Pour que la vérité soit enfin faite sur les circonstances de la mort de Maurice Audin, un « appel des douze » a été lancé le 30 octobre 2000, signé par des historiens et intellectuels. Le 24 mars 2014, c'est un « appel des 171 pour la vérité sur le crime d’État que fut la mort de Maurice Audin et sur les violations massives des droits de l'Homme par l'armée française durant la guerre d'Algérie » qui est édité.

Des témoins qui n’oublient pas

« On ne peut que se sentir concerné par ce procès et être présent en soutien », affirme Pierre Pradel, membre de l’association des Pieds noirs progressistes, hier après-midi sur le parvis du tribunal de grande instance. Comme lui, d’autres ont fait le déplacement afin de rappeler les atrocités de la guerre d’Algérie et la répression des militants anticolonialistes comme Maurice Audin.

« Il y a eu trop de morts,de manières douteuses », souligne de son côté Maurice Attia le Secrétaire du PCF du 3e arrondissement.

« Aujourd’hui, on ne peut plus laisser passer le colonialisme car il alimente les résurgences extrémistes actuelles », nous confie Pierre Pradel.

Pour Pierre Clec’h, Président du comité du Gard de l’Association républicaine des anciens combattants (Arac), « on se bat pour faire connaître la vérité afin de rétablir l’amitié entre la France et l’Algérie ce qui ne sera possible que si la France reconnaît ses responsabilités. Et on a, là encore, une preuve de déni », considère-t-il avant d’ajouter qu’il « reste encore à éclaircir les conditions de la mort de Maurice Audin sous la torture ».

Concernant l’audience, Pierre Pradel émet le souhait de voir cette affaire se clôturer par la relaxe de Henri Pouillot, attaqué en diffamation par Maurice Schmitt. Il regrette le silence qui règne dans la société française depuis la fin de la guerre d’Algérie qui explique en partie la méconnaissance du sujet. « Le niveau de méconnaissance est total, allez demander aux gens qui est Maurice Audin ? Personne ne vous répondra », déplore-t-il. Il fait pourtant partie de l’histoire commune des deux pays. Pierre Pradel, Maurice Attia, Pierre Clec’h et les autres personnes présentes ne l’oublient pas.

Alexis Kaiss (La Marseillaise, le 23 septembre 2015)

Fondation du Camp des Milles. Transmettre les valeurs de la Résistance

le 22 septembre 2015

Fondation du Camp des Milles. Transmettre les valeurs de la Résistance

Hier, inauguration officielle du Wagon souvenir authentique, restauré dans les ateliers de la SNCF de Nîmes et pièce témoin de l’histoire au site mémoriel.

Hormis les adultes, ce sont plus d’une centaine d’enfants et adolescents juifs qui furent déportés du Camp des Milles en août et septembre 1942. Le plus jeune avait un an… Si la tragique histoire semble loin, sa relique menace pourtant, prête à répliquer dans un monde où ressurgissent les actes despotiques, ceux antisémites et racistes.

C’est donc dans un contexte international plutôt alarmant, que le Wagon du Souvenir, inauguré hier à la Fondation du Camp des Milles, a donné lieu à différents discours, ayant tous pour dénominateur commun, la Résistance pour seule issue.

Entouré des élèves du collège Longchamp (classe de 3ème) qui ont conclu la cérémonie en énonçant les prénoms des enfants déportés ici en 1942, des élèves de l’école militaire, des membres d’associations résistantes ou d’anciens combattants, et face à un parterre d’officiels, le Président du site mémoriel des Milles, Alain Chouraqui n’a pas manqué d’évoquer : « Nos Résistants disent qu’ils sentent à nouveau l’air pollué et vicié des années 30. On sait que ces engrenages peuvent porter hélas au pire, mais plus on agit tôt, plus on peut être efficace. Ici, dans ce lieu qu’est le Camp des Milles, il y a la mémoire de ce qui s’est fait de pire et de meilleur comme les actes des Justes (…) La passion identitaire n’a pour seuls résultats que de masquer les problèmes de fonds, économiques, écologiques, climatiques aujourd’hui, entraînant des migrations importantes ». Et d’ajouter : « Les hommes n’ont pas fondamentalement changé (…) c’est à leur capacité à résister, qu’il faut faire appel ou rendre hommage comme l’ont été les cheminots durant la guerre et aujourd’hui dans ce travail accompli pour le wagon du souvenir ». Remerciant la SNCF Paca, les cheminots, Jean-Marc Coppola en sa qualité d’élu au département en charge alors du transport et la Sénatrice communiste Isabelle Pasquet, Alain Chouraqui cite le Pasteur Manen (Juste parmi les nations) : « Faisons en sorte que ces scènes ne se produisent plus jamais ».

De son côté, le Secrétaire du Comité d’Établissement (CE) de la SNCF Paca a mis l’accent sur « un lieu qui témoigne de l’humain face à l’obscurantisme le plus indigeste qu’a traversé le 20ème siècle », en appelant au « devoir de mémoire pour éveiller les consciences », avant de relater l’histoire de ce nouveau wagon, tout juste restauré.

Louant le livre « Les années de guerre 1939/1945 » de Robert Mancherini (également présent hier), Francisco Murillo a poursuivi : « Le CE des cheminots Paca favorise la culture de Paix et le vivre ensemble, c’est pourquoi nous nous associons à la journée internationale de la Paix et du cessez le feu décrétée par l’ONU chaque 21 septembre (…) ».

L’éducation, un rempart

Une cérémonie qui s’est poursuivie par l’allocution du directeur de la SNCF Paca : « La question est bien que ferais-je pour que ça n’arrive pas ? L’éducation est un rempart indispensable », avant celle de la Sénatrice Isabelle Pasquet : « La consolidation de la mémoire est un combat de chaque instant. L’engagement humain est ce qu’il faut enseigner aux plus jeunes », suivie de la déclaration de la Conseillère Régionale socialiste Gaëlle Lenfant, rendant hommage au long combat d’Alain Chouraqui, en tant que directeur scientifique au CNRS a dû se battre avec son comité pour faire vivre ce site mémoriel : « Le wagon est le symbole de l’ignominie, la Shoah est l’inversion et la perversion des valeurs de la culture si chères à Jean Jaurès (…) Je crois qu’il va falloir aujourd’hui, choisir son camp ».

Houda Benallal (La Marseillaise, le 22 septembre 2015)

Le wagon : mémoire-symbole de l’ignominie

En novembre 1992, la fondation du Camp des Milles inaugurait son wagon souvenir, semblable à ceux utilisés en 1942, obtenu alors par la SNCF et aménagé symboliquement en lieu de mémoire par l’Amicale des déportés d’Auschwitz.

Vingt-cinq ans plus tard, un authentique wagon du souvenir, déniché à Miramas en 2011 avant d’être restauré, remplace depuis le 17 juillet dernier sur le chemin ferré de la déportation des Milles, le premier wagon. (Ce dernier étant installé désormais dans l’enceinte de la fondation du Camp des Milles).

Inauguré officiellement hier, dans le cadre de la journée de la Paix et en clôture au Forum « Démocratie, Mémoires et vigilance », ce wagon a fait l’objet de nombreux travaux pour sa restauration. Totalement dépecé, il a été reconstruit à l’identique en bois, à un détail prêt : la toiture a dû être reconstituée en tôle recouverte de bâche pour des raisons d’étanchéité. C’est entre les mains des artisans des ateliers de Nîmes en novembre 2014, que le wagon du souvenir a pris nouvelle forme grâce aux savoir-faire des cheminots qui se sont attelés à la tâche durant près d’un an, aux moyens humains mis à disposition par la Direction Régionale de la SNCF et à son CE qui a porté l’ouvrage.

Coût de l’opération : 40.000 euros versés par les partenaires financiers et 100.000 euros de moyens disposés par la SNCF.

La Marseillaise, le 22 septembre 2015

Réunion du bureau de l’amicale des vétérans et de la mémoire militante

le 04 septembre 2015

A la Maison des communistes
280, rue de Lyon
13015 - Marseille

Jeudi 17 septembre à 14h

A l’ordre du jour :

  • Analyse de la situation
  • Campagne des régionales
  • Projection du DVD dans les section sur l’histoire du PCF dans les Bouches-du-Rhône.