le 01 novembre 2015
Cette projection suivie d’un débat avec des membres d’Amnesty International
Film de Joshua Oppenheimer (Danemark), sur le massacre des communistes en Indonésie en 1965.
le 25 octobre 2015
Les premiers ouvriers viennent de l’agriculture et sont souvent ouvriers-paysans. Puis, les industries se spécialisent, demandant une main d’œuvre toujours plus nombreuse et de plus en plus qualifiée.
Pour le patronat, le problème est d’attirer des ouvriers et de fidéliser la main d’œuvre qui a été formée.
Au milieu du XIXe siècle, une partie du patronat s’aperçoit de la misère ouvrière et développe une politique sociale. Au départ de cette prise de conscience, il y a l’impact du rapport Villermé –qui sera à l’origine des premières lois sur le travail des enfants– et le tableau très noir dressé par l’armée sur la santé des conscrits issus du monde ouvrier. En outre, les barricades de 1848 vont effrayer la bourgeoisie.
Les ouvriers ne mangent pas à leur faim et vivent dans des taudis. Face à ces conditions de vie, des patrons redoutent la montée des idées socialistes et les révoltes. Ils craignent également des lois sociales de la part de l’État.
Pour eux, il est impératif de supprimer une des principales causes de révolte en fournissant des logements.
La première solution trouvée est de construire de véritables casernes –de grands bâtiments peu fonctionnels– qui seront abandonnées dès 1845, comme « foyer d’immoralité, de rébellion et de criminalité ».
Dans les années 1860 apparaissent les quartiers de petites maisons identiques et juxtaposées –les corons– et les cités formant de longs bâtiments parallèles.
Le logement est considéré comme une récompense pour la qualité du travail fourni, il est attribué après une enquête morale.
Dans ce système paternaliste, l’ouvrier devient dépendant de l’entreprise. On estime moralement souhaitable qu’une personne décide à la place d’une autre, pour son bien. Le patron est censé se conduire comme un père pour ses employés. C’est un système prévu pour infantiliser les subordonnés.
A la répression systématique, on préfère un modèle qui légitime un rapport de force. Il s’agit d’un “patron éclairé”, humain, un véritable père pour ses ouvriers. On dira qu’il assume ses “devoirs de père” envers “ses enfants salariés” qui lui doivent obéissance. Dans ce système de dépendance qui combine assistance et soumission, le patron doit, par-dessus tout, développer le sens moral grâce à la religion.
Le système qui se développe dans l’industrie et les mines assure lutter contre l’inconduite de la classe ouvrière et la ramener vers la religion. Le patron, qui accorde des avantages, s’octroie un droit de regard sur la vie privée de ses salariés. Ainsi regroupés, ils sont facilement surveillés.
Le discours religieux est permanent. Le patron prêche la morale, le besoin de discipline, l’amour du travail bien fait, l’obéissance…
La pratique de la religion catholique est quasiment obligatoire et les ouvriers sont incités à la pratiquer. On sait qu’au Creusot, Madame Schneider offrait 100 kg de pommes de terre, la moitié d’un porc et la somme de 100F à chaque ouvrier qui se convertissait à la religion catholique.
L’entreprise paternaliste assure une large emprise sur ses ouvriers et leurs familles. Tout lui appartient : l’usine ou la mine, les logements, les commerces, le lavoir, l’école, l’hôpital, l’église… Les loisirs également dépendent de l’entreprise : le sport, la musique, la salle des fêtes, la bibliothèque… Les spectacles qui sont donnés, les livres accessibles… tout est choisi en fonction de l’idéologie dominante.
Il existe une caisse de prévoyance qui règle les dépenses médicales et pharmaceutiques, grâce à un prélèvement sur les salaires. Des indemnités sont accordées pour les journées non travaillées pour maladie ou invalidité. Ces indemnités –le tiers du salaire au maximum– peuvent être améliorées par le bureau de Bienfaisance. Mais, ces aides sont attribuées en fonction de la bonne conduite du malade.
Dans certains cas, comme au Creusot, une retraite, peu importante, est octroyée aux anciens, s’ils sont de nationalité française. Pour augmenter la dépendance, un système de crédit a été mis au point dans les commerces. Les sommes dues sont directement retenues sur les salaires.
Les ouvriers doivent être fiers de leur entreprise. On les encadre en offrant des satisfactions : médailles, diplômes, primes et, pour un nombre très limité, la possibilité d’accéder à un statut supérieur.
On tente de créer une émulation en organisant des concours : l’appartement le mieux tenu, la maison la plus fleurie, le plus beau jardin…
Les différents aspects de la vie de chacun n’échappent pas au patron qui, en outre, est généralement le Maire et souvent le Député. Tout est encadré, contrôlé par l’entreprise : la crèche, l’école, le centre d’apprentissage, le travail, les loisirs… de la naissance à la mort.
Le paternalisme s’est développé dans les grandes entreprises textiles ou métallurgiques et les mines. Le complexe industriel Schneider du Creusot –qui comprend des mines de charbon et de minerai de fer, un centre sidérurgique et des ateliers de mécaniques– avec ses 10.000 ouvriers dans les années 1860, est sans doute l’exemple le plus achevé.
Dans notre région, on retrouve les mines de la Grand-Combe et l’usine Solvay à Salin-de-Giraud. Dans ce système, la carotte dissimule à peine le bâton. En cas de conflit, l’armée occupe le site et emprisonne les “meneurs”. Lorsqu’un ouvrier est repéré comme “meneur”, toute sa fa- mille, même éloignée, perd son emploi et son logement.
En cas de grève, tout le personnel peut être mis en demeure de quitter les lieux. C’est ce qui s’est passé en Camargue, à Salin-de-Giraud, en mars 1906. Au bout d’un mois et demi de grève pour les sa-aires, la journée de travail et les loyers, les 1.200 à 1.300 habitants de la cité Solvay perdent leur travail et leur logis et, munis d’un bon de transport, ils sont conduits sous escorte militaire à la gare.
Raymond Bizot (La Marseillaise, le 25 octobre 2015)
le 22 octobre 2015
Le nouveau volume du Maitron a été présenté à Gardanne.
Quelques mois après y avoir révélé le volume du Maitron consacré aux anarchistes, Gérard Leydet (co-Président de « Provence Mémoire et Monde Ouvrier ») s’est rendu à la médiathèque de Gardanne, mardi soir, pour présenter le « Le Maitron des fusillés », regroupant les notices biographiques de 4.500 Résistants, communistes, socialistes, gaullistes, syndicalistes ou simples patriotes français, condamnés à mort par les occupants nazis et les autorités vichystes entre 1940 et 1944. Un travail de recherches colossal mené par une centaine d’auteurs sous la direction de Claude Pennetier, présent mardi : « Il était important pour nous de publier ce volume à l’occasion du 70e anniversaire de la Libération, au moment où on voit la carte de l’Europe se brunir… »
Panthéon mémoriel
Le « Maitron des Fusillés » répertorie les condamnés tombés sous les balles de l’ennemi, conforté par la « répression légale » alors opérée : « Évidemment, ce terme de répression légale est choquant », souligne Claude Pennetier, « mais à l’époque, les nazis se reconnaissaient dans un certain nombre de mécanismes administratifs » légitimés par la guerre. Les condamnés se succèdent dans les tribunaux. La sentence est appliquée dans les jours qui viennent. C’est paradoxalement, grâce à la frénésie administrative des nazis, que les fusillés ont pu survivre à l’oubli. Pour autant, des milliers d’autres manquent au répertoriage car « des fusillés, il y en a eu beaucoup. Mais des massacrés, encore plus » explique l’historien Robert Menchérini : les exécutions sommaires, sans procès ni traces écrites, se multiplient en effet à la fin de la guerre. Les corps s’accumulent dans les charniers. Aujourd’hui, les analyses ADN aident à identifier les victimes. Mais ce sera long. Les auteurs n’oublient pas les morts sous la torture, les suicidés, maîtres de leur destin pour ne pas le laisser entre les mains de l’ennemi. Et les femmes, « exécutées en Allemagne, sous la guillotine et non sous les balles », relate Claude Pennetier, « car la fusillade, c’est une affaire d’hommes ». Ils n’oublient pas non plus les soldats allemands refusant d’appuyer sur la détente, exécutés pour trahison. Une histoire dans laquelle il peut être émotionnellement difficile de se replonger, mais qui se révèle indispensable pour rendre aux fusillés la place qui est la leur au Panthéon de la mémoire.
Sabrina Guintini (La Marseillaise, le 22 octobre 2015)
Le Maitron des Fusillés : 30 euros
le 20 octobre 2015
le 18 octobre 2015
Baptême-hommage. Une trentaine de communistes ont dévoilé sur l’ancien site Kléber leur ambition pour une Sécurité sociale qu’il faut ré-enchanter.
Ils n’étaient pas assez nombreux sans doute mais ne lâchent rien de ce qui leur semble être « un enjeu d’avenir ». 70 ans après la création de la sécurité sociale par le Ministre communiste Ambroise Croizat, le secteur santé-protection sociale du PCF 13 mène campagne pour « construire des réponses nouvelles et créer la sécurité sociale de demain » dans l’empreinte héritée de son fondateur, expliquait le responsable Marcel Touati avec Valérie Diamanti, élue des quartiers Nord. La prochaine initiative menée avec l’Unef, la CGT de la CPAM, la Maire de Port-de-Bouc, aura lieu le 5 novembre à 17h30 sous l’ombrière du Vieux-Port. « La Sécu est une idée moderne », « Nous sommes favorables au retour de manière progressive du 100% de remboursements. Les jeunes en seraient les bénéficiaires prioritaires. Nous ne pouvons pas suivre la loi HPST, ni la nouvelle loi qui organise le recul en santé. Le budget de la sécurité sociale sera diminué de plus de 7 milliards. Vous avez raison de vouloir poursuivre ce combat ». Michel Caciotti, ancien résistant, administrateur à la sécu du département pendant 35 ans, en a retracé les fondements. Malheureux de constater qu’en cette matière comme dans d’autres, « rien n’est acquis et que tout dépend du rapport des forces, comme au temps de sa création. La moindre faiblesse leur profite immédiatement ». Il faisait référence à la mise en place du paritarisme entraînant la création de trois caisses dont l’assurance maladie. Entrait là « une autre conception par rapport au principe majeur de la sécurité sociale », garantissant à l’origine, globalement, la santé pour tous et non uniquement pour ceux qui peuvent…
La Marseillaise, le 18 octobre 2015
le 12 octobre 2015
Entrée: 12,50 euros
Contact Eliette : 06 76 77 01 75
Eliette. "Le Camp des Milles est un lieu de mémoire et témoignage certes, une sorte de musée aussi. Mais c'est bien plus que cela. Un lieu qui nous fait voyager dans toutes les résistances, la création et L'art, tout ce qui a permis aux femmes hommes et enfants de rester des humains. Puis la promotion et la réflexion sur la conjugaison des différences ! Le nécessaire refus des exclusions. Les dangers toujours réels de reproduire l'horreur et comment le vivre ensemble est porteur de développement humain. Vous l'avez compris la partie réflexive du parcours de visite est la plus importante , prégnante, émouvante et ancrée dans le présent et le futur."
Le Camp des Milles est le seul grand camp français d'internement et de déportation encore intact et accessible au public. Il vit passer 10.000 internés de 38 nationalités dont de nombreux artistes et intellectuels comme Max Ernst ou Hans Bellmer, des hommes politiques, des journalistes… Son histoire témoigne des intolérances successives, xénophobe, idéologique et antisémite qui conduisirent à la déportation de plus de 2.000 hommes, femmes et enfants juifs depuis le Camp des Milles vers le camp d'extermination d'Auschwitz via Drancy.
Ils faisaient partie des 10.000 juifs de la zone dite "libre" qui, avant même l'occupation de cette zone, ont été livrés aux nazis par le gouvernement de Vichy, puis assassinés dans le cadre de la "Solution finale".
L’ambition du Site-mémorial du Camp des Milles est de rappeler l’histoire tragique dont témoigne le Camp des Milles et de s’appuyer sur l’histoire de la Shoah et d’autres génocides, pour présenter un « volet réflexif » inédit visant à renforcer la vigilance et la responsabilité du visiteur face aux menaces permanentes du racisme, de l’antisémitisme, de l’intolérance et du fanatisme. Contribuant ainsi hautement aux valeurs humanistes de respect, de dignité et de solidarité, il constitue, par les médiations utilisées, une réalisation pédagogique unique au monde sur un lieu de mémoire, aujourd’hui reconnue par l’Unesco.
Les expositions permanentes du Site-mémorial sont organisées, selon le parcours muséographique suivant :
Cette section « réflexive » se termine par un « Mur des actes justes », mur présentant la diversité des actes de sauvetage et de résistances aux quatre grands crimes à caractères génocidaires du XXe siècle, contre les Arméniens, les Juifs, les Tsiganes et les Tutsis au Rwanda. Un hommage, et une invitation à la responsabilité individuelle.
Le visiteur peut aussi découvrir l’exposition nationale de Serge Klarsfeld sur les « 11.400 enfants juifs déportés de France à Auschwitz » réalisée par l'Association des fils et filles des déportés juifs de France. Il s’agit d’une collection exceptionnelle de documents rares présentée de manière permanente dans les lieux. Cette exposition prend un relief particulier alors que du camp des Milles furent déportés une centaine d’enfants à partir de l’âge de un an.
Cette exposition est complétée par celle de l’OSE "Sauver les Enfants" : 1938-1945
Après sa sortie du bâtiment principal, le visiteur accède à une « Salle des peintures » où se trouvent d’immenses peintures murales colorées et ironiques, réalisées par les internés.
Le Chemin des Déportés, emprunté à l’été 1942 par plus de 2.000 hommes, femmes et enfants juifs conduit enfin au Wagon du Souvenir situé à l’endroit même du départ pour la déportation.
le 12 octobre 2015
L’association Promémo (Provence mémoire et monde ouvrier) organise une rencontre-débat autour du Dictionnaire des fusillés (Éd. de l’Atelier) en présence des historiens Claude Pennetier, un des maîtres d’oeuvre de l’ouvrage, directeur du Maitron, et Robert Mencherini, spécialiste de l’histoire de Marseille pendant la Seconde Guerre mondiale, il a rédigé de nombreuses notices de résistants marseillais et provençaux.
le 10 octobre 2015
Introduction : Gérard Leidet
1ère partie : L’arrière plan national : union-sacrée, pacifisme et luttes sociales
2eme partie : Le Mouvement ouvrier provençal et la Grande guerre dans la région marseillaise
3eme partie : Autour du mouvement ouvrier…
Conclusions : Colette Drogoz
Annexes :
le 07 octobre 2015
le 07 octobre 2015
Dans le cadre de l’Université Populaire du Pays d’Aubagne et de l’Étoile
Toutes les informations sont sur le site uppae.fr