Accueil

Résister se conjugue toujours au présent

le 22 mai 2015

Résister se conjugue toujours au présent

En cette année où la France et l'Europe viennent de commémorer le 70ème anniversaire de la victoire sur le nazisme, la journée nationale de la Résistance prend une importance particulière. Elle sera marquée au plan national par l'entrée au Panthéon de quatre grandes personnalités de la Résistance...mais aucun communiste n'y figure. Pourtant Missak Manouchian, le héros de l'Affiche Rouge, Marie-Claude Vaillant-Couturier, résistante, déportée, la seule femme à avoir été grand témoin au procès de Nuremberg, et d'autres encore, auraient légitimement leur place au Panthéon.

Ce 27 mai, les communistes du pays de Quimper veulent rendre hommage à la Résistance, toute la Résistance, dans sa diversité, et particulièrement à ces hommes et ces femmes, connus ou anonymes, qui dans notre département et dans la région quimpéroise, ont pris part au péril de leur vie à ces actions de résistance, ont participé à la libération de notre territoire.

 

« Résister se conjugue toujours au présent » comme le rappelait Lucie Aubrac.

 

Honorer aujourd'hui la Résistance c'est faire vivre ses valeurs, c'est rappeler les grandes réformes progressistes de la Libération issues du programme du CNR, « Les Jours Heureux », telle la sécurité sociale, 70 ans cette année et pourtant d'une grande modernité, c'est défendre cet héritage menacé par les appétits financiers et les politiques austéritaires, c'est s'inspirer de son exemple pour ouvrir à gauche une voie nouvelle, démocratique, progressiste, écologique.

Défrichons ensemble ce chemin, c'est le plus bel hommage que nous puissions rendre à ceux et celles qui se sont battus pour que le bonheur soit à la portée de tous.

 

La section du PCF du pays de Quimper invite toutes celles et tous ceux qui veulent s'associer à cet hommage à la Résistance à se retrouver :

 

mercredi 27 mai à 17h30

près de la stèle dédiée à Pierre Jolivet et Émile Le Page

place Blaise Pascal à Quimper

à la Tourelle, en haut de la rue Pen Ar Stang

 

 

Ces deux jeunes postiers communistes engagés très tôt dans la Résistance, appartenaient aux FTPF. Arrêtés par des policiers français et remis aux occupants, ils ont été fusillés à Quimper au champ de tir de la Tourelle en juin et juillet 1942. Ils avaient 19 et 20 ans. Ce sont les premiers résistants fusillés à Quimper.

 

Robert Mencherini. « Marseille, capitale de la Résistance »

le 21 mai 2015

Robert Mencherini. « Marseille, capitale de la Résistance »

Aujourd’hui de 18h30 à 21h, l’historien donnera une conférence sur la Libération de Marseille à la Maison de la Région.

La Marseillaise. Vous êtes l’auteur de la série de livres Midi rouge, ombres et lumières, en quoi consistera votre conférence ?

Robert Mencherini. Ce sera une sorte de compte-rendu du dernier des quatre tomes intitulé La Libération et les années tricolores (1944-1947). Dans ce volet j’aborde la lutte des résistants contre le régime de Vichy et l’occupant allemand, ainsi que la transition vers un régime républicain.

La Marseillaise. L’ensemble de votre série est focalisé sur les Bouches-du- Rhône, y a-t-il des spécificités propres à cette région sur cette période ?

Robert Mencherini. Je considère que Marseille a été une grande capitale de la Résistance. Notamment parce qu’elle avait le seul port de France en zone libre, qui a permis à de nombreuses personnes de rejoindre l’Afrique ou le continent américain. De plus, tous les courants anti-nazi et antifascistes étaient présents dans la région, ce qui a facilité le développement de la Résistance. Marseille et sa région ont mené une lutte particulièrement audacieuse compte tenu du fait qu’ils avaient peu d’armes et de combattants. Après le débarquement allié, en quatorze jours, la ville s’est défaite du joug de l’occupant.

La Marseillaise. Après cela, comment s’est déroulé la transition vers le pouvoir républicain ?

Robert Mencherini. Le mérite revient pour beaucoup à Raymond Aubrac, commissaire régional de la République. Il avait tous les pouvoirs. Sa tâche était de relancer l’économie, assurer la reconstruction, le relogement ainsi que le ravitaillement. Ensuite ce sont trois partis de gauche qui ont pris la relève : le Parti Communiste Français (PCF), le Mouvement Républicain Populaire (MRP) et la Section Française de l’Internationale Ouvrière (SFIO). C’est ce qui explique les avancées sociales comme la sécurité sociale, le droit au travail etc. Ce travail a été mené conjointement avec les syndicats. J’ai vraiment essayé d’aborder toutes les facettes de cette période…

La Marseillaise. Justement, vous traitez également de la culture, la presse…

Robert Mencherini. Oui, le débarquement allié a été accompagné du retour de la culture américaine, notamment avec le cinéma, le jazz et la musique en général. Cela a permis à l’art de se remettre à fleurir à Marseille. D’ailleurs, artistes et journalistes se côtoyaient souvent sur le cours d’Estienne d’Orves. La place accueillait les trois journaux de l’époque dont La Marseillaise, qui a eu un rôle important dans l’information pendant la Résistance et après la Libération.

La Marseillaise. Pour rédiger quatre volumes aussi détaillés, quels types de sources avez-vous sollicité ?

Robert Mencherini. Cela fait plus de quarante ans que je travaille sur ce sujet donc j’ai beaucoup d’interviews. Ce sont essentiellement les archives de justice et de police que j’utilise. Étant donné qu’ils faisaient des saisies, nous avons beaucoup de matériel de la Résistance à disposition.

Propos recueillis par Thomas Carratu (La Marseillaise, le 21 mai 2015)

Martigues. Passeurs de mémoire

le 19 mai 2015

Martigues. Passeurs de mémoire

Histoire. Une série d’initiatives sur les 70 ans de la fin de la guerre de 1939-1945 présentées hier, avec la participation de Michel Caciotti.

En ces jours de 70ème anniversaire de la fin de la seconde guerre mondiale, la ville de Martigues a programmé une série de manifestations sur le « devoir de mémoire » tout au long des mois de mai et juin. Présentées hier au service des Archives, ces initiatives ont débuté le matin avec l’intervention de l’ancien résistant Michel Caciotti dans des classes de CM2 des écoles Henri-Tranchier et Robert-Desnos. L’une porte le nom d’un résistant martégal fusillé à la clairière du Fenouillet en juin 1944, l’autre celui du célèbre poète surréaliste mort en déportation à Terezin (République tchèque actuelle) en 1945… Infatigable passeur de mémoire, Michel Caciotti a su capter l’attention d’élèves qui se sont montrés passionnés : « il faut rendre hommage aux enseignants comme M.Bourdy qui a fait un travail remarquable » souligne Alain Salducci, Adjoint délégué aux commémorations, « il sera présent avec ses élèves pour la cérémonie du Fenouillet ». Celle-ci a lieu chaque année, le 13 juin, près de La Roque d’Anthéron.

Faire vivre l’héritage

Qu’adviendra-t-il de la mémoire de cette période quand les résistants auront disparu ? Difficile d’échapper à cette question, surtout en ces temps troubles où les amalgames et l’oubli sont les meilleures armes des falsificateurs. Pour Michel Caciotti, « l’Anacr et l’Arac, des organisations sœurs, sont les seules, malheureusement, à préparer l’avenir, nous préparons des transmetteurs de mémoire pour ne pas laisser les historiens seuls ». La force du témoignage auprès des jeunes générations qui « prend une autre proportion qu’un cours magistral » selon les mots de Dominique Bauza (Archives communales) nécessite aussi de poser le contexte avant. « C’est un travail de longue haleine, il faut que les élèves soient armés, avoir un témoin direct c’est une autre façon d’appréhender l’histoire » précise Maud Blasco, responsable des Archives communales. Surtout quand cette mémoire a aussi valeur pour le présent, un message que Florian Salazar-Martin, Adjoint à la culture, souhaite transmettre : « pour nous, c’est un socle important de ce qu’est la France d’aujourd’hui, cette victoire sur l’armée nazie et la barbarie a produit le programme du Conseil national de la Résistance, "Les jours heureux" ». Dont les traces sont encore visibles actuellement à travers la Sécurité sociale, même si, pour certains, il s’agit bien de mettre à bas cet héritage. Michel Caciotti, lui, s’efforce de le maintenir : « c’est une de mes raisons de vivre, ces rencontres me donnent le dynamisme ». Est-ce là qu’il puise son irrépressible espoir et la conviction qu’ « il en restera toujours quelque chose » ? A l’heure où le mot « confiance » ne sert le plus souvent qu’ à évoquer celle des « investisseurs », les propos de l’ancien résistant lui donnent une autre dimension : « la guerre était une période difficile, d’intoxication, de privations, petit à petit on a fait prendre conscience et surtout on a redonné confiance ».

Jean-François Arnichand (La Marseillaise, le 19 mai 2015)

Gardanne. Unis dans La Résistance, unis pour la France

le 19 mai 2015

UPR. La Libération de Marseille

le 13 mai 2015

A la Maison de la Région
63, La Canebière
Marseille 

Jeudi 21 mai à 18h30

L’Université Populaire et Républicaine de Marseille reçoit Robert Mencherini.

Robert Mencherini, enseignant-chercheur, travaille depuis plus de quarante ans à explorer de manière particulièrement innovante les domaines  de l’histoire du monde et du mouvement ouvriers ; celle des années 1940 : la France sous le régime de Vichy, la Résistance, la Libération et la Reconstruction, les débuts de la Guerre Froide ; celle de Marseille, des Bouches-du-Rhône et de la Provence contemporaine.

Aix-en-Provence. Hommage à La Résistance

le 12 mai 2015

Place des Martyrs de la Résistance
Aix-en-Provence

Mercredi 27 mai à 18h30

Les communistes du Pays d'Aix participeront à l'hommage rendu aux résistants

Berre-l'Étang. Commémoration de La Résistance

le 12 mai 2015

Berre-l'Étang. Commémoration de La Résistance
Rendez-vous au siège du PCF/Front de gauche
8, cours Mirabeau
Berre-l'Étang

Mercredi 27 mai à 18h

Départ en cortége vers le monument de La Résistance situè place Joffe et dépôt de gerbe.

Kit militant - Journée nationale de la Résistance

le 11 mai 2015

Kit militant - Journée nationale de la Résistance

Kit disponible ( avec les versions pour l'impression ) dans l'espace de partage à l'adresse suivante : https://telecharger.pcf.fr/cn/public.php?service=files&t=a0a6c756b2c...

Le Rove. Georges Rosso : « Un exemple à ne pas oublier »

le 10 mai 2015

Le Rove. Georges Rosso : « Un exemple à ne pas oublier »

8 mai 1945. Une foule nombreuse était rassemblée autour du maire et des élus pour le 70e anniversaire de la Victoire des Alliés sur l'Allemagne nazie.

La population et les associations de la commune ont répondu à l’appel du Maire en venant assister à la cérémonie de la Victoire du 8 mai 1945. Rassemblé sur la place de la Mairie, le cortège s’est rendu jusqu’au cimetière devant le monument aux morts où, après le dépôt de gerbes, Georges Rosso a pris la parole.

« Ce 70e anniversaire doit nous amener à rendre un hommage particulier et solennel à ces hommes et ces femmes qui, pour la plupart âgés de 20 ans en 1945, se sont battus à l’intérieur et à l’extérieur de la France métropolitaine, pour libérer notre pays et l’Europe de l’oppression nazie. C’est l’occasion de se souvenir et de faire connaître leur sacrifice. »

« (…) Le plus grand conflit de l’Histoire de l’Humanité prend fin. Au cœur d’une Europe exsangue, le cauchemar prend congé progressivement. (…) Les chiffres sont connus. Mais à eux seuls rendent-ils seulement compte maintenant que le temps des historiens est enfin venu de la monstruosité de l’hitlérisme et à quel point il fit basculer le destin de la plupart des peuples de la planète, jusqu’en Asie où le Japon subira l’atome américain. Oui, pourtant, ces chiffres disent l’horreur statistique, celle des camps et des chambres à gaz, celle des pertes civiles, celle des peuples parmi lesquels l’ex-Union soviétique, et ses 26 millions de morts, restera pour jamais frappé de stupeur. (…) »

« La France envahie, trahie est soumise pendant l’occupation a une triple dictature : la Gestapo, la Wehrmacht et le régime collaborationniste de Pétain. Et puis certains se soulevèrent. A la débâcle du nationalisme s’opposa le patriotisme authentique qui a nourri sans répits les combats de la Résistance, des communistes aux gaullistes, des anonymes aux volontaires courageux qui préservèrent la flamme et permirent à la France d’être présente à Berlin ce jour-là, au même titre que les grands Alliés. (…) »

« Des avancées importantes pour notre peuple »

« La Victoire du 8 mai devait ouvrir des avancées importantes pour notre peuple. L’action du gouvernement de la France à la Libération entre 1945 et 1947, constitue une illustration éloquente que le progrès n’est en rien l’ennemi du développement économique. C’est le Général de Gaulle qui signe l’ordonnance donnant le droit de vote des femmes dont nous fêtons le 70e anniversaire aujourd’hui. »

« C’est la création du statut de la Fonction publique par Maurice Thorez. C’est la naissance de la Sécurité sociale, la généralisation des retraites, les prestations familiales par Ambroize Croizat, tous deux Ministres du Général de Gaulle. »

« (…) En ce 8 mai 2015, tous les discours du 70e anniversaire parleront d’espérance, de paix, pour notre pays, dans une Europe plus solidaire, plus forte, plus fraternelle ; tout le contraire de l’Europe libérale actuelle qui met en péril le secteur social et jette des millions d’hommes et de femmes au chômage, en les considérant comme des marchandises. En France, le Président de la République et son gouvernement appliquent une politique de droite sans précédent. »

« (…) L’espèce humaine a su faire ou subir des tragédies mais a aussi réussi à accomplir des exploits formidables ; ce fut vrai il y a 70 ans. Pour quelles raisons, les générations actuelles et prochaines, ne sauraient-elles pas répondre à leur époque. La Victoire du 8 mai 1945 est un exemple à ne pas oublier », concluait Georges Rosso.

La Marseillaise, le 10 mai 2015

Mémoire. Oubliés de la barbarie

le 09 mai 2015

Mémoire. Oubliés de la barbarie

L’autre 8 mai, celui des massacres de Sétif par les forces coloniales françaises, a été commémoré hier à Marseille par des membres de la communauté algérienne et des élus communistes.

« Soixante-dix ans de déni. » C’est autour de cet amer constat que se sont rassemblés membres et représentants de la communauté algérienne pour commémorer les massacres de Sétif, perpétrés ce 8 mai 1945, à l’heure où la France célébrait la capitulation nazie, à Sétif, dans l’est du pays. Une plaie encore ouverte qui ne fait ni la une des magazines ni l’objet de « regrets » ou « remords » exprimés par les autorités françaises.

« Et pourtant, nous en avons des choses à dire sur ces événements sanglants », témoigne Fadel Zoubir, représentant de l’association algérienne du 8 mai 1945, dont les deux grands-parents ont été victimes de la barbarie coloniale. « L’un a été brûlé vif et l’autre exécuté par l’administration française. Pourtant, tous deux avaient combattu aux côtés des soldats français lors de la Première Guerre mondiale. » Deux des 45.000 morts passés en pertes et profits, d’une occupation de 132 ans.

La destruction de villages entiers

La date symbole de la victoire sur le fascisme, prend, sur l’autre rive de la Méditerranée, une toute autre signification. Et c’est d’ailleurs au cours d’un défilé célébrant la chute de l’Allemagne nazie, à l’appel de nationalistes algériens, que les premiers coups de feu précédant les massacres à venir ont retenti. « C’est, dit une représentante de l’Espace franco-algérien Paca-Méditerranée, qu’au milieu des pancartes annonçant la victoire des Alliés, on pouvait aussi lire d’autres slogans, comme "A bas le fascisme et le colonialisme". Ou encore "Vive l’Algérie indépendante". » Il n’en fallait pas plus pour que ce qui était ressenti comme une libération sur la rive Nord de la Méditerranée, soit vécu au sud comme une atteinte criminelle à la puissance coloniale. « Trois grandes villes furent particulièrement marquées par la sauvage répression, Sétif, Guelma et Kherrata et des villages entiers furent détruits », poursuit Fadel Zoubir.

Soixante-dix ans plus tard, l’émoi est intact dans la région et dans l’Algérie toute entière. « Mais il ne faut pas laisser pour autant s’estomper la mémoire de cette tragédie. Mes parents ont vécu ces événements », dit Ghali, père de famille de 53 ans, venu avec des amis plus jeunes, témoigner de leur respect à tous ceux qui ont vécu cette tragédie.

A leurs côtés, des élus communistes français, comme Valérie Diamanti, Christian Pellicani et Jean-Marc Coppola. Ce dernier affirmant qu’il ne s’était pas « battu pour la reconnaissance du génocide arménien et de la Shoah pour ne pas exiger que le devoir de mémoire s’exerce aussi à l’égard des massacres de Sétif. Je pense que le Président de la République s’honorerait à rouvrir le débat autour des atrocités commises par la France coloniale ».

Pour clore ce rassemblement, la plaque commémorative des événements de Sétif, « disparue » depuis plus d’un an, a enfin retrouvé sa place initiale.

Gérard Lanux (La Marseillaise, le 9 mai 2015)